• Des mecs sur qui compter

     

    Je suis dans ma bétaillère quelque part entre Kilileshua et Lavington... La sono crache une mélopée triste de Johnny Cash... Paix à ton âme Hombre !

    Je n'ai pas de certitude sur mon avenir de Latin-lover... Pas non plus de signes avant coureur d'une déculottée digne des Perses aux Thermopyles...

    Rien qu'un peu de ce parfum de nostalgie indéterminée... Ces bouffées de sentiments qui fichent les nerfs en pelote.

    Y en a pas beaucoup, je songe ici des gens sur lesquels je peux compter. 4 ou 5 selon que l'on en est parvenu à la saison des pluies ou à la saison humide...

    Ce sont des choses sans importance, des histoires plus sérieuses, le sort du monde libre...

    Le flic avec son air poupin - tiens qui aurait cru que je serais un jour l'ami d'un flic - il a beau être décrié par quelques bonnes commères, je l'appelle un dimanche à cinq heures du mat alors que je suis dans la mouise au sens propre et il débarque dans les cinq minutes... Et il me sort de la mouise. Et il se réveille aux aurores... Et son sommeil dérangé et les admonestation de maman, ce n'est pas ça qui le dérange....

    Pour la sécurité de mes nuits : un mec sur qui compter.

    On en dira pas tant de l'ami Roger. 4 ans qu'il s'échine à faire tourner sa boite. Mais la construction, les réseaux électriques, le sanitaire, c'est dur d'y faire son trou au Niaké...
    On ne l'a pas beaucoup aidé semble-t-il dans cette communauté française si apte à manier des mots vides de sens : égalité, solidarité, champagne... Pour tout le monde ! Et on noiera le poisson dans des bulles d'égoïsme et d'insouciance...

    Mais lui, il rend le petit service sans se soucier des néfastes, sans même leur en vouloir... Et je sais que pour réparer la prise malicieuse qui un beau soir emplie votre chambre d'une fumée âcre, récurer les conduits crasseux du générateur, trouver la défaillance dans le compteur d'eau, il est champion ...

    Pour la bonne marche de la maisonnée : un mec sur qui compter.

    Et le journaliste, avec son air de cocker fatiguée, quand vient le coup de blues, quand la coulée de larmes s'annonce avec des atours de fleuves russes les jours de raspoutitsa... Quand les jours sont mornes et gris, les filles difficiles, le boulot décérébrant, il débouche tout sourire une bouteille de vin italien... On boit, on s'amuse des prouesses du chien, on discute... des petits rien...

    Pour la sérénité de mon foie : un mec sur qui compter.

    Je ne m'épandrais pas trop sur le neurologue, chef de mission imparfait d'une ONG de jésuites courageux... Ses défauts me vont comme un gant, ses doutes me rassurent, nos conversations épuisent la nuit ténébreuse... On cause du sens des vie désordonnées, des femmes et leur mystère auquel il est prudent de croire, des attentes et des trahisons dont on sait se rendre coupable... contrairement à ce que j'affirmais à notre muse commune, j'ai autant besoin du docteur que du médicament... Et puis, il n'y a pas trop de femmes dans ma chanson...

    Bref, pour l'acuité de mes synapses : un mec sur qui compter

    Alors, il faudrait conclure sur une note triste, et pour ça, pas d'inquiétude, je suis champion... Ce type, je ne le connaissais pas, il y a tout juste trois semaines... Il est repartit il y a quelques jours, malheureux, guilleret, sage et fou... vers la guerre... Somalie jolie, qu'est-ce qu'il peut te haïr...

    Quelques méthodes de français dans les valoches et puis s'en va... Ne reste de sa présence qu'un poème dédié... A nous les hommes pressés, à nous les inconscients... Lui l'homme de la ville détruite, lui qui n'est pas Abel, lui le Mangeclous des bas quartiers de Jowar, faubourg de Moga, lui, le Shueyb... A nous qui avons oublié le sens profond de la paix, il a écrit et en français, s'il vous plait :

    Connu... Des moments de découragement
    Connu... des moments d'oubli de phacochère
    Je refuse de baisser la tête
    Séché de guerre
    Affamé de paix
    Ma soif de vivre m'étourdit
    Caresse ma peau d'espoir
    Souffle une vapeur de fraîcheur vers ma peur
    L'aube de sommeil ne doit plus être muni de fer.

    Caïn Shuyeb

    Pour la tranquillité de mon âme... Parce qu'il me prouve que le monde des fous est la seule preuve tangible de l'existence de l'humanité : un mec sur qui compter

    Et toi ma Dudette, tu n'apparaît pas dans cette histoire ?

    Le fait est que je ne sais toujours pas si je peux compter ou non sur toi... Ce qui te sauves c'est que tu n'est pas un mec.

    Photo : Le Coati


  • Commentaires

    1
    Lundi 10 Décembre 2007 à 22:24
    D'ailleurs
    en ce moment...
    2
    Lundi 10 Décembre 2007 à 22:25
    C'est vrai,
    Je compte...
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    3
    Lundi 10 Décembre 2007 à 22:26
    Le nombre de jours
    qu'il reste...
    4
    Lundi 10 Décembre 2007 à 22:27
    Avant de pouvoir
    te serrer...
    5
    Lundi 10 Décembre 2007 à 22:30
    Dans les bras...
    Soupir....
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