• Crédible, Julia l'est ! Pensez si ont voit ça ici à Saint-Germain. C'est pas le lieu, pas l'endroit. Et pourtant dans ses petite menottes, elle a un gros flingue avec silencieux, un heckler und Koch , 9 mm parabellum.
    Crédible ?
    Elle s'amuse faussement cool à passer le canon sur la tête des uns et des autres... vérifier que ses instructions sont bien suivies... A voir les tronches, effets garanti, assistance constipée, salle muette.
    Mais bizarrement la plupart des regards trouilllards convergent vers ailleurs. Ils convergent très exactement vers le Riot Gun ultra moderne, ultra sophistiqué, qui vient de jaillir dans les mains puissantes de Lydian :
    Le Neostead war-project que Lui, Lydian plaque en force sur la caboche de L'Autre, Charlus. Le Neostead, c'est une arme irréelle, un délire à la Star Wars. Un long tube noir avec une pompe et une crosse poignet hogue. L'Autre a du mal à croire que ce n'est pas là un jouet. Il a tort, c'est huit fois plus puissant que son grand-père, le Remington 870, the classical Riot Gun, mais, ça marche toujours au calibre 12. Ca peut non seulement lui perforer la tronche à l'Aut' Charlus, mais aussi te fumer tout ceux qui sont derrière, sur une circonférence de 180° celsius. Le Neostead, ça t'en tue vingt-cinq à la fois, et tout cela pour un prix modique, suffit d'aller en chourer un au salon annuel de l'armement (Milipol) à Paname, au stand Prototypes anti-émeutes (rayon pays émergents). C'est ce qu'il a fait Lydian... Mais faut qu'il arrête de se vanter, revenons à l'Action....

    Un effort des maxillaires et Lydian psychopathise : “FILE MOI CETTE PUTAIN DE MALLETTE !” en même temps qu'il replace mieux le Neostead contre une narine de Charlus, jusqu'à la lui obturer complètement.
    L'Autre, jouant vraiment bien les cons :
    “ La mallette, mais quelle mallette ? Y-a rien dans cette mallette !”
    Lui, accentuant la pression du Neostead sur la narine :
    “ Te fous pas de moi ! File moi cette mallette !”
    L'Autre : “ Où ?”
    Lui : “ Où ?!?”
    L'Autre : “ Ben ouais où j'la pose ?”
    Lui : “ Mais sur le comptoir collio !”
    L'Autre hésite encore....
    Lui : “ Dépêche, on va pas y passer la nuit.... Et puis tant qu'on y est, si y veulent pas caner, dis à tes loufiats de pas jouer les héros !”
    Et Lydian qu'aurait dû réciter les phrases de façon quasi idiomatique, c'était convenu avec Julia, qui se prend à improviser. Y vient d'le remarquer, c'était très net, malgré l'intense émotion qui le submerge, sa voix se professionnalise avec l'argot de circonstance. On dirait presque qu'il est devenu une mécanique froide dénuée de la plus infime parcelle de sentiments. Oh joie !
    Julia ne s'y trompe pas. A cet instant, Elle est des plus amoureuse. Elle croit avoir trouvé son homme, son maître, celui qui ne la décevra jamais. Elle plonge dans ses yeux pour lui signifier qu'elle est désormais sa servante, sa soumise, son esclave...
    Lydian, un sentiment indéfinissable le saisi tout le long de l'échine... un sentiment d'invulnérabilité, il presse plus fort le fusil contre la narine de Charlus. Lui, Lydian il sait que désormais, y va pouvoir la faire grimper au plafond.

    Julia, se persuade de la même chose... elle a envie de grimper au plafond, ce serait la première fois entre Eux. Elle en a envie. Mais un sentiment tout aussi indéfinissable s'empare d'Elle, un sentiment qui l'incite à se retourner... Quelque chose ?
    Plutôt quelqu'un !

    Moi ! Je suis là Moi ! Assis, presque en terrasse, face au comptoir. Je la mate avec insistance... ça fait quelques minutes que je les observe... Tous ?
    Particulièrement Elle, ma petite Julia !
    Je soutiens son regard, pour voir si Elle se rappelle... de Moi, Wladislas !
    Mais rien ne perce encore dans ses yeux de garce.
    Alors je la gratifie d'un sourire ironique, à Elle qui tient le canon.... et Elle que ça perturbe, fait semblant de retourner à l'Action... Sans Moi. Moi je suis... comment dire... très très serein, mais on en reparlera plus tard.
    Lydian, cette sérénité et ma façon de mater sa Julia ne lui ont pas échappé. Il songe qu'il faudra éclaircir ce mystère tôt ou tard. Il me hait déjà... c'est l'évidence

    Pendant ce temps, Charlus, l'Autre, suant sa bière trop chère par tous les pores a finit par poser la mallette sur le comptoir.
    Charlus, dans ses yeux bovins, la rage se dispute avec la lassitude, presque au fatalisme... Charlus a l'esprit totalement vide. Il est prêt à faire une croix sur son jouet, sa 1690 Chromée... Malheureusement y a pu à hésiter, l'Autre se prépare à poser sa mallette sur le comptoir. Maudit comptoir !

    A suivre...

    Texte : Le Coati

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  • Chapitre Premier : Le récit du Moi


    Il ne fait plus jour. Le ciel s'est assombrit d'un coup.
    Eux sont arrivés les premiers sur le lieu de l'Action, mais Eux se sont séparés très vite...
    L'Autre, Charlus derrière son comptoir lui jette des oeillades à Elle, Julia, l'air convenu, lubrique... Lui lance ses salades, on se connaît, genre ! L'autre !
    Julia, une fois, pas coutume, l'air grave, absente, regarde pas Charlus, pimbêche sur la plaisanterie salace...
    Pourtant pense L'Autre, d'habitude, elle aime ça, ma salace salade !

    Lui, Lydian pas d'oeillades à son endroit. Normal ! Et ça l'arrange.
    Lydian, semblable à tous les jours, tragédien du brun ténébreux dégingandé, à qui on parle pas ! Et Lui, parle pas à n'importe qui... Quand même, aujourd'hui, Lui l'est peut être un peu plus enjoué qu'à l'accoutumée, dit bonjour à des filles qu'il connaît pas.... Puis, point trop n'en faut, retourne à son mutisme.
    En réalité, Lydian réfléchit. Il l'a regarde Elle, intensément, presque sûr qu'à cet instant il l'a ferrait jouir... il en est sûr, question de feeling, juste une question de feeling...
    Quelques minutes plus tard, Le Blanc, Hamid, débarque, se plaque au comptoir...
    Y sait pas trop ce qu'il vient foutre ici ? Putain ! Merde ! Mais qu'est ce qu'il vient glander dans ce bouge ?... tout ça juste pour une histoire de fesses ?
    Trop tard pour reculer.
    Alors, à cause du stress et de la chaleur, Hamid dit Amédé se prend le bec avec Charlus, cette brêle, quelle brêle cet Autre, ce blanc, comme tous les blancs... ils croient qu'ils ont tous les droits sur les zèbres. Comme si sa bière avait le droit d'être plus chère que dans le bled ! D'accord, la bière du bled est dégueu, elle vous ratonne l'intérieur, mais c'est pas une raison.
    Le Blanc attend, sait toujours pas ce qu'il fout là... Où est l'Homme, Cristophéro, cette femmelette ? Sûr qu'il va la niquer ce soir !

    Charlus, énervé après une prise de bec avec un arabe antipathique.
    Pourtant d'habitude, il les aime bien les reubeus !?!
    L'Autre, sur le nerf, vaque à ses occupations, donne des conseils à un minable qui veut acheter une Kawa... docteur ès grosses cylindrés.
    L'Autre, pauv' Charlus l'air con, la vue baisse, pour faire passer la rage s'enfile quelques unes de ses bières trop chères. Pour lui, gratos ! Quelle enflure !

    Julia, soudain nerveuse, se tâte la chair en trop sous les fesses... va vers les toilettes, rentre dans le chiotte, se déculotte, tâte mieux, ses doigts glissent bien avec la sueur... Elle se ronge la peau... quelle putain de saloperie ! Trop d'cuir ! Et pas moyen d'virer cette protubérance au cutter.
    Lydian faussement, faussement cool, à peine cette angoisse impromptue qui lui chavire le bas ventre en même temps que le neurone gamberge : et si l'homme était condamné a ne pas pouvoir vivre son avenir dans la plénitude et l'abandon ? Et si Lui avait déjà tapis sournoisement au fond de son corps, un Sida pulmonaire mâtiné d'une cirrhose ?
    T'inquiète mon Lydian ! Rose, la vie est rose ! T'en fais pas vieux, tu vas bien ! Tu vas mieux ! Tout ira encore mieux tout à l'heure, t'es le meilleurs, t'as pensé à tout, t'es un génie. Un minable génie mais un génie quand même !

    L'Autre, Charlus, plonge sous son comptoir, et y attrape un objet lourd. Il jubile quand il y regarde à l'intérieur. Va p'être pouvoir se l'acheter sa Harley 1690 chrome et or. Il en a vu une la semaine dernière... juste 400 patates. Quel pied ! Les poteaux vont en faire une syphilis nerveuse.
    En quelques secondes, les yeux intensément cons du Charlus s'expressivent d'une lueur gamine. L'Autre a toujours le gamin 103 SP qui le titille dans le crâne. Ce moutard là, y s'en souviens comme si c'était hier, le torse mal fagoté d'un tee shirt des Iron Maiden, le jean noir moule-bite sur les poils, les tiagues trop longues, la tignasse arrogante, l'américaine clouée au bec.... putain con c'était pas hier...
    L'Homme, Cristophéro, se presse Rue Saint-Andrée des Arts. Rêve à la ruade qu'il va y mettre au Blanc, Amédé.
    Charlus referme la chose, se prépare à la ranger... la chose, c'est une mallette noire. La mallette va rentrer se coucher... au dodo dans un coffre fort qu'est sous le comptoir.... bientôt dans le lit ? Non, L'Autre veut encore y regarder une fois. C'est tellement bon toute cette tune... 4O OOO roros, le prix d'une Electra Glide Screamin'Eagle customisée... C'est à lui, rien qu'à lui.
    Gah !

    Le Blanc Amédé lorgne sur sa montre et marque son impatience. Cristophéro est en retard.

    Elle, Julia, revenue des gogues pas rassuré sur l'état des fesses, plaque ses mirettes dans les pupilles apaisées de son homme, ce Lydian qu'elle commence à aimer, peut être parce qu'elle s'accepte mieux Julia.
    Lydian lui fait un drôle de clin d'oeil, comme une réponse. Une réponse ou un signal ?
    Julia fait disparaître sa droite dans son sac à main, puis la ressort en même temps qu'elle hurle, qu'elle gueule, qu'elle s'époumone...
    Elle altère jusqu'aux artères coronaires de ceux qui risque pas la crise :

    “PLUS UN GESTE ! MAINS SUR LA NUQUE EN POSITION FOETALE !
    JE VEUX PLUS UN PUTAIN D'BRUIT ! LE PREMIER QUI TENTE UNE CONNERIE NE VIVRA PAS ASSEZ LONGTEMPS POUR EN RIRE ! Vous m'avez bien compris ? Vous pensez que je suis crédible ?”


    A suivre

    Texte et photo : Wlad Coati et CD

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  • Le Blanc

    Le Blanc, un mètre quatre-vingt, quatre-vingt onze kilos, trente sept lunes mal lunées.
    Le Blanc, tronche de byzantin revenant des croisades, moitié algérien occidentalisé, moitié blanc canaquisé, totalement brutal et bourrin. Mais aussi vilain, pas beau, bête, adipeux, graisse margarine.
    Lourd à souhait, hargneux, méchant avec le blanc à qui il aimerait ressembler... méprisant avec l'arabe, au fond qu'est jamais qu'une sale crouille.
    Le Blanc, teint clair, bouche fine, suave, hypocrite, byzantin de nouveau.
    Famille oubliée, gommée... n'a jamais existé.
    Le Blanc s'est constitué blanc tout seul.
    Profession dévalorisante, le Blanc est animateur supérieur, Service Municipal Jeunesse, dans un quartier malsain, (Mairie UMP). Sa mission est d'importance, il confisque des couteaux à des mômes de 12, 13 piges...
    Le Blanc souvent est congratulé, félicité, poignées de mains sur poignées de mains. Il se lave la paluche à chaque fois qu'il l'a serre au Maire, se la décape quand il l'a secoue à une racaille.
    Le Blanc, minable par dés-intrégration. Le Blanc n'est pas vraiment blanc, serait prêt à tout pour pouvoir le devenir :
    Le Blanc s'est persuadé un temps qu'il deviendrait véritablement blanc en possédant une petite femme blanche... il est marié avec une institutrice gentille... il n'est toujours pas blanc !
    Le Blanc, plus profondément a le désir d'accéder au pouvoir. Le pouvoir est terne, inodore, incolore, blanc. En effet, le blanc n'est pas une couleur, le blanc n'a pas d'odeur, le blanc est insipide... Alors, malheurs, le pouvoir est blanc !
    Certes pense le Blanc, mais ce n'est pas là son moindre paradoxe... car le pouvoir a le don de blanchir.
    Merde alors ! Le pouvoir appartiendrait donc aux hommes blancs ?
    Qu'importe, le Blanc, Amédée ou Hamid comme on préfère est prêt à tout pour avoir du pouvoir.
    Le Blanc a rencontré un blanc qui paraît avoir du pouvoir... Bien introduit... ce blanc, c'est l'Homme, Cristophéro
    Le Blanc veut l'Homme ! Mais il y a un malentendu :
    L'Homme veut le Blanc !
    Alors, le Blanc est au désespoir dans ses groles de métis qu'il finit par noyer sous des pantalons trop larges...
    L'autre jour, un peu alcoolisés, ils l'ont tiré à pile ou face.
    Pile ou face ?
    Le Blanc enculera t-il l'Homme ?
    Ce serait une catastrophe si l'Homme devait enculer le Blanc.


    Eux

    Eux ( Lydian, Julia) = Lui + Elle.
    Eux, se sont rencontrés il y a une dizaine de jours sur le lieu de l'action.
    Eux, à l'addition ont cinquante trois années, cent trente huit kilos, trois mètres soixante sept. Ils s'aiment pour un soir, peut être une quinzaine, guère plus. Ils ont couché ensemble... verdict ? Moyen !
    Sauf quand Lui, lui a englouti son sexe minuscule, joli bonbon acide, acidulé, qui se dissous sous ses coups de langues... et quand Elle, elle a crié un peu, pas pour la forme.
    Sauf quand Elle lui pompe l'alcide, lui titille l'bout, l'engave l'albert... Lui râle, râle beaucoup, mais toujours ça s'arrête au moment fatidique.
    Eux, vont quand même pas se plaindre ! Jusque là c'était honnête.

    Pas toujours, rappelez-vous, quand, Lui, l'empale pile... Elle. Quand il lui agrippe le bassin, la bascule, manège en bois, et le guignol... bande, bande... bande façon marionnettes. Ainsi font, font, font les petites marionnettes... Un siphon sans fond... Ainsi fond le siphon comme neige au soleil... Bref, comme à chaque fois les marionnettes ne parviennent pas à pleurer.
    Pas d'état de sexe !
    Eux, histoire de cul médiocre, affligeante, minable.
    Mais Eux, ont un grand espoir dans leur vie quotidienne qu'ils jugent tout aussi médiocre que leur pâles exploits sexuels... presque minable leur vie quotidienne.
    Eux, l'espoir, ils l'ont pensé, agencé, crapulé... un peu d'espiègle !
    Un peu d'espiègle sied au risque... va pour l'action !
    Et comment est elle envisagée l'Action ?
    L'Action pour Lui, c'est une espèce de romantisme étrange, à fleur de peau, inscrit dans le sans gêne : notre siècle manque de héros !
    C'est étrange, le romantisme chez Lui, ça le rend brun ténébreux.
    L'Action s'est déclenchée en Elle quand elle a rencontré le brun ténébreux... c'est du moins ce qu'Elle lui a dit. Elle, le lui a juré.
    A voir !
    Parce que l'Action pour Elle, c'est davantage une reconnaissance... sur le devant de la scène aventure... en profil, la Une ! La Une !
    Bref, l'Action a bon dos... sur la dorsale... l'Action est en marche...
    Et Eux, mieux dans leur pompes respectives, les kilos légers, légers... Eux, moins minables qu'à l'accoutumée... se rendent vers le lieu de l'Action.


    Le lieu de l'Action

    Métro Mabillon... Odéon ou Saint Germain si on aime marcher.
    Un rade bourgeois, bourré de minables bourrés.
    La foule est là, graveleuse, la voiture ostensible, ostensiblement parquée, richement optionnée, richesse récente. En vrai, une foule de minables anonymes. La minablerie a ses héros, ceux là n'en font pas partie.
    Le lieu de l'Action, le rade de L'Autre, bar de M***... une Action minable, minable par manque d'imagination. Faut m'excuser j'viens boire un coup ici chaque soirs. J'y ai presque des... des actions.
    Le lieu de l'Action, un bar ouvert, terrasse chauffée qui rogne sur la rue, la voiture ostensible a du mal à passer sans se faire remarquer.
    L'Action, un soir de décembre, un soir chaud. Etrangement doux en terrasse, peut-être à cause de la pollution.... les miasmes de la ville enivrent les esprits avant l'heure des vrais enivrements...
    Sous les radiateur extérieurs, l'Action a du mal à débuter, tout se délite, tout s'ébulitionne sous la chaleur de ce 30 décembre 2005.
    L'Action, en sueur, mal cadrée, mal située, mal goupillée... déjà ?
    Déjà la poisse !... Poisse sous les chaires des minables, et la sueur aqueuse change les avantages en déroute, en retraite... toutes les bérésinas d'un soir se décantent sous l'aine, sous l'aine, mais aussi parfois sous le doigt de pied qui pue !, qui smell !, qui engrange l'écoeure ! L'Action mal dans ses rangers en nage, les rangers masséreuses, l'Action débute ainsi...

    A suivre...

    Texte et Photo : Wlad Coati et CD



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  • L'Autre
    L'Autre, 1 mètre 77, quarante cinq piges, plutôt cinquante, gros bonhomme (96 kilos) antipathique. Des bras de rocker parvenu, famille populo-poujadiste de Montrouge. Jamais content de rien, ces gens-là...
    Il l'ont pas aidé les parents, parce qu'il a vraiment une sale gueule, une sale tronche... pupilles divagantes inexpressives, avec ça, méchant comme un intégriste.
    L'Autre, pas politique pour deux sous... patron de bar.
    Parle jamais que de tout, comprend rien en général.
    L'Autre, rusé, charognard, un vrai chacal, son zinc vaut de l'or. Voudrait investir dans le chromé version Davidson 1690 Electra glide Screanin'Eagle en persuadant ceux qu'ils croient être ses potes qu'il va faire là oeuvre de mécène. La moto, un art ? Maigre encore, alors !
    Dans l'vrai, l'Autre, c'est juste un pauv'mec plein aux as que personne n'a jamais pu piffer... triste sucker !
    L'autre, minable par connerie. La connerie reste humaine, c'est sa vie qui l'est plus : de plus en plus rare de pouvoir se payer des amis sûrs... impossible de s'acheter une cervelle en or !
    Alors l'Autre, le malheur dubitatif, y s'raccroche à son zinc qui l'a jamais trahi. Ah ça l'Autre, il l'aime son zinc. Il aime ses chaises de bar, il aime ses tables de bar, il aime ses verres, il aime sa bière... un goût de chiotte qu'on banque une fortune. L'Autre y déteste les clients qui boivent un café et restent des heures à ses tables... Les clients angliches, espingouins, et niakoués...
    L'Autre a en abomination les sorbonnards, les jussieuistes, les branleriens...
    Paradoxalement, l'Autre aime les femmes, même les femmes niakouées ou Espingouines. Et l'Autre ne déteste pas les arabes.
    Y'a jamais cent pour cent de saloperie dans une sale gueule.
    Mais voilà, l'Autre, Charlus pour le blaze, a des ampoules plein les panards... tous les jours ses pieds enflent un peu plus... Alors pourquoi donc que l'Autre y s'escrime à foutre ces tiagues trop petites ?
    Ah les tiagues, c'est toute sa vie de môme. Maintenant, la vie est moche. Et y a plus que l'enfance comme vestige des temps heureux. L'enfance et la moto. Un rêve de môme.
    Ouais mais la vie est chienne !
    Grogne ! L'Autre !
    GRRR !
    Mord ! L'Autre
    Aïe !?!
    GRRR... AÏE !
    GRRRAILLE ! L'Autre ! Graille ! Bouffe leur la tune ! Y'en a jamais assez !
    Graille ! Graille ! T'as pas la chance, mais le fond du commerce est bon. Fais gaffe quand même l'Autre, parfois les chiens bouffent la main du maître.
    GRRR !
    Aïe !


    L'Homme
    Trente six printemps pas assumés... une caricature de sportif et d'homophilie inavouée.
    L'Homme est grand (1 mètre 82), ventru (88 kilos), propre sur lui, polo Lacoste, pantalons écrus ou crèmes... sale tronche d'aryen.
    En vrai, juif converti au catholicisme. C'est du moins ce qu'il dit.
    Famille ruinée, noblesse déchue, château dans le Nord, tout ce qui reste du patrimoine... c'est ce qu'il dit encore.
    Education de soudard, barbare immonde, sanglier de salons. Après lui, les canapés ne repoussent jamais. Cette fois, c'est Lui, (enfin Lydian) qui le dit. Et Lui parle d'expérience, un Haut-marbuzet sur un canapé beige, ça n'est pas l'idéal.
    Dans la vie, l'Homme vit au crochet de mignons occasionnels ou plus réguliers.
    L'Homme est notoirement entretenu par une bande de minets hypocondricagneux fascinés par son aura “philosophico-philantropique.”
    Féaux ce roi est ridicule !
    Pas grave ! L'Homme s'arrange toujours pour apparaître comme un “vrai Man” dans ses histoires de cul.
    L'Homme a aussi des couilles comme des baobabs. Il s'en vante suffisamment.
    Lui, Lydian n'a pas vérifié cet état des choses. A la vérité Lui s'en fout. Pourtant avant, ils se connaissaient bien. A l'époque, ils s'appréciaient... chastement comme on dit. Trop chastement au goût de l'Homme !
    L'Homme ne l'avouera jamais, mais ça fait longtemps qu'il aimerait lui mettre son dard au Lydian... Fiuck ! Fiuck ! Fiuck !
    Mais L'Homme utilise toujours des détours pour arriver à ses fins. Exemple : au lieu de dire à un petit cul, “j'ai envie de t'enculer.” L'Homme va parler de son aversion pour l'idée de couple en général. Couples hétéros, couples homos, même combat ! Toujours une façon de se retirer de la vie... et le petit cul subjugué a même pas remarqué qu'il avait une main dans le slip. Faut dire que l'Homme aime biaiser !
    C'est son grand truc biaiser. Et pour bien biaiser, il faut philosopher. L'Homme a donc lu Lévinas, Lévi-Strauss, Derrida, Deleuze et Socrate... (Traduit par Platon.)
    Aime Socrate et Deleuze, ne déteste pas Lévinas, Derrida l'a déçu.
    Lévi-Strauss n'est pas un philosophe !
    L'Homme, malgré des rides en progression, est encore un jeune snob. Il base les fondements de sa philosophie sur la taille des couilles de ses contemporains. Ces couilles là, il s'entend, sont des couilles philosophiques.
    Philosophiquement parlant, l'Homme est vraiment couillu.
    A l'inverse, Mitterrand n'a pas eu de couilles à l'époque de l‘affaire Touvier.
    Idem pour Bernard Henri dans l'affaire Bosnie.
    Chevènement les a toutes petites sur l'Europe ou les sans-papiers.
    Les Socialos en général, les ont microscopiques à propos des privatisations déguisées ou quand ils votent comme un seul homme les mesures Sarkozy.
    Quant au jury de l'Agrègue philo (des gérontes mandarinaux !) qui l'ont recalé (encore !) le mois dernier, ce sont des eunuques impuissants. L'Homme réserve une mention spéciale aux juifs qui ont peur de se convertir au catholicisme : ils ont des loubes de tafioles.

    L'Homme minable par excès de couilles... N'a pas tort tout le temps mais est trop mythomane pour être vraiment intelligent... rêve de gloires futures, mais a déjà trente sept ans.
    N'embobine que les rencontres d'un soir.... Aimerait qu'on l'écoute... pour ce qu'il est vraiment... voudrait qu'on le prenne pour une réincarnation d'Althusser.

    L'Homme, Cristophéro, nom d'emprunt, profondément malheureux quand il décharge dans le cul d'un minet et se rend à l'évidence qu'il aime ça...
    Et mal, vraiment mal dans ses Docside Sébago qui sentent les apparences.
    L'Homme, au fond s'il le pouvait il aimerait les Palmes, le Nobel, le Goncourt, même ou un brouillon de Culture... enfin les honneurs quoi !
    On cesserait de se préoccuper de sa sexualité. Il serait quelqu'un d'acceptable... acceptable. C'est dur d'être accepté en ce bas monde... Et pour les Hommes aussi la vie est chienne... GRRR
    Aïe !

    A suivre...



    Texte : Wlad Coati et CD

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  • Présentation par ordre d'apparition sur la scène tragique.

    LUI

    Lui, la trentaine dépassée, déjà quelques cheveux blancs... bon gaillard d'1 mètre 90, environ 75 kilos. Famille bien pensante, un grand père héros des dernières guerres; une figure l'aïeul, des couilles comme des baobabs...

    Lui, toujours des fuites en avant... raté les études, raté les vocations, raté les amourettes qui se fidéliseraient dans la durée...

    Lui, Européen... mais pas pour la monnaie unique, pas pour les critères de convergences, pas même pour

    la Politique Agricole</personname> Commune... Européen pour la carte de visite. Pas fier pour autant mais pas mécontent non plus. Tant qu'à faire, vaut mieux naître ici que là-bas où l'air est vicié, sous le soleil de plomb, quand manger est une lutte quotidienne. Alors, pour faire passer la pilule des 5 milliards de pauvres qui crève la dalle, il a choisit de passer à coté des autres... Passer oui, pas s'en occuper, pas nourrir de pitié, pas regarder le 20 h 00... Sait qu'il n'est pas un cas isolé.

    Lui, minable par lucidité. Parce que son siècle ne produira plus de grands noms... Ou alors ailleurs, là où l'air est vicié, là bas sous le soleil de plomb... bref !

    Lui, pas vraiment bien dans ses Caterpillar trop grande. On pourrait même dire, mal dans ses pompes qu'ont peur de tout, notamment de la mort qu'a la part belle dans son histoire sur jouée de brun ténébreux dégingandé. Du brun virant sur le blanc d'ailleurs,
    blanc comme un linceul, blanc pire que blême... pâle, genre cachet de Doliprane
    avec le cheveux noir, dru, ébouriffé, pour le contraste. Parce qu'il en joue du
    contraste, ça il en joue !

    Pour Lui, la mort se décline dans un futur... bientôt... en SIDA, poumonite aiguë ou cancer du colon. Mais, Lui, Lydian de son prénom, n'a pas le courage d'aller faire son test, pas le
    courage d'arrêter d'cloper. Lui, l'a pas le courage. Pas le courage...

    Reste un énorme entrain pour s'abreuver chaque soirs... chaque soirs un peu plus.

    Lui, conscience en chute libre.


    ELLE

    Elle, métis Peul / Espagnole, jolie plante, 22 ans, le mètre soixante-dix huit, jolies jambes, très petits seins, mignons quand même, belle petite gueule, se donne sainement a beaucoup de mecs. Bonne famille, sans plus, n'aime pas les études qui le lui
    rendent bien.

    Elle, toujours l'angoisse de la graisse, du bubon acné, de la culotte de cheval, des vergetures... pas encore de problèmes de rides.

    Elle, aimerait être au top de la mode, du cinéma, du théâtre... entretenir ses à peine formes au yaourt light, gravir le podium sous les sunlight, être au sommet de son art... en
    gros, de l'art maigre, mais y'a du monde sur la place.

    Alors dans l'immédiat, fait des baby-sittings chez des vedettes de séries TV, des photos de porn Art, et du vol à l'étalage dans les grandes surfaces...

    Elle, commence à être connue... a eut sa tronche dans le Parisien, rubrique faits divers.

    Elle, minable par concurrence, on ne choisit pas son siècle... finies les Colette, Sarah Bernard, Georges Sand... Y'aura même plus de Nico Icon.

    Elle, la callipyge 62 kilos, mal à l'aise dans ses énormes baskets qu'elle prétend avoir piqué à Michael Jordan, pas le basketteur, un pote qu'est caissier à Monoprix...

    Elle, vraiment peur que la vie trop courte lui réserve un sale tour trop long. Alors, Elle, douce Julia, adore jeter les mecs, aime les conversations futiles, qui n'engagent à rien,
    s'accroche à un luxe qu'elle pourrait perdre...

    Elle, dans le fond, mal, mal... mal dans le corps de pas pouvoir être sur le devant de la scène, et crève, crève de pas vivre plus fort, plus intense, se consume de l'intérieur,
    se bouffe les doigts qu'elle a court, rogne sur la peau... chagrin toujours...

    Elle, désespère, désespère...

    Où est la lumière ?

    A suivre...

    Texte et Photo : Wlad Coati et CD



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