• Les Minables VII (il est blanc donc intelligent !)

    Le Blanc Amédé écoeuré par le sang s'est recroquevillé sous le comptoir, côté consommateurs. Il a les mains sur la nuque ; Il est à genoux, les mollets croisés, ses babouches ont disparu sous le tissus de son futal trop large. Même s'il est pas rassuré, l'idée qu'il avait tout à l'heure a fait un sacré bon'dieu d'chemin dans ses cellules blanche...
    Amédé cette mallette noire l'intrigue; il jurerait qu'il y a à l'intérieur du pouvoir qui rend blanc : ben ouais ! Du flouze, du poignon, d'l'oseille, d'la caillasse, des deniers...
    Il le sait à l'odeur... l'odeur, l'odeur de l'argent !
    Ne reste plus au Blanc qu'à subtiliser la mallette... et là ça devient problématique... Une question lui taraude les neurones :
    Comment qu'on procède pour subtiliser une mallette quand on a une tronche avec écrit voleur en panorama ?

    Allons, Amédé va bien trouver, il est Blanc donc intelligent.
    Julia !, maintenant c'est Elle qui mène l'Action.
    Elle prend la mallette. A Lui elle hystérise : “ Lève toi ! Putain lève toi ! On sa casse en vitesse !”
    Lydian, peine à se relever, s'aide du Riot Gun... pénible, pénible... et puis l'a mal, mal à sa joue, Lui, la nausée dans la bouche, proche de l'évanouissement, se persuade qu'il faut se raccrocher à Elle...

    Elle, pas la plus infime trace de compassion dans les mots qu'elle lui adresse... professionnelle, strictement professionnelle. Qui pourrait penser qu'hier encore Elle était juste une gentille choureuse ?
    Julia, le regarde dégoûté, Lui, qui se débat, glisse dans l'liquide, pédale dans sa semoule, Lui qui lui fait perdre du temps. Elle s'amuse aussi, un peu, du sang qui s'échappe de sa joue à Lui, qui poisse plein partout, sur son visage, dans ses cheveux, sur ses mains, qui se mélange avec le sang de l'Autre dont la caboche, cabotine, s'est carapatée au quatre coin du troquet...
    Lydian, ouiiste patenté, Européen choqué, étudiant raté, hypocondriaque maltraité, l'oeil hagard, aviné, humilié... Par ses mots à Elle, qui le pénètrent dans son crâne en bribes... Ces mots qui, le déconsidèrent, le rabaissent, le “déténébrisent” : “ Dépêche toi ! t'as rien ! Une éraflure ! Arrête d'te lamenter ! Mauviette !
    Fais moi confiance ! Je me charge de tout ! Comme d'hab !”

    Et Lydian, qu'à mal, qu'à honte, qu'à peur surtout, ne sait plus bien ce qu'il faut faire. Mais Lui n'est pas les seul à avoir mal, pas le seul à avoir honte, pas le seul à avoir peur...
    L'Homme, Cristophéro le visage snob cassé, déconfit, le nez en sang, violet-rouge... Cristophéro rampe en pleurnichant pire qu'une fillette, le pantalon écru est maculé d'une tâche marron. Le dégueu l'a chié dans son falzar !

    L'Action sentait déjà pas bon, là c'est carrément suffoquant.
    Pour L'Homme se pourrait être l'humiliation suprême, mais L'Homme ne pense plus à son apparence, veut juste rester en vie... en vie sans tragédie !
    La conscience un peu brumeuse, L'Homme se persuade, à juste titre, que c'est cette petite garce métis, cette Julia qui à tout moment peu rompre le fil de sa vie. Tant pis s'il hait les femmes, les exècre, les méprise... il rampe vers Elle, Eve salvatrice, il rampe vers Elle... pour qu'Elle lui accorde son pardon...

    Julia est de plus en plus agacée par la lenteur de Lydian, en plus il a l'air complètement dans le coaltar. Elle qui se dit, que décidément, elle aurait pu faire le coup toute seule. Toute seule, ça veut dire sans hommes...
    A la seconde où cette réflexion la traverse, Elle croise mes yeux ironiques à Moi, y lit une intention. Je suis toujours assis à la même place, en vis à vis du comptoir. Elle me toise, me fixe, évalue la question sous-jacente...
    La question pour nous autres hommes est toujours la même :
    N'est ce pas avec Moi par hasard, ton Wladislas, ton “grand malade” que t'aurait pris ton meilleur pied ?
    Alors, si y'a vraiment affinités, on pourrait pt'être envisager d'aller plus loin ?
    Moi, Moi, j'te le dis, largue le ce Lydian ! Largue cette cave...
    Mais Lydian, est peuh t'être pas complètement cave, peuh t'être même pas dans le coaltar. Lydian a bien remarqué notre manège... du coin de son entaille, il nous observe.
    Julia a saisit le sens de mes oeillades. Elle est pas encore décidé sur le choix final, entre deux hommes son coeur danse... ça se lit au reste d'moue boudeuse qu'elle affiche en commissure de lèvres.
    Elle se demande sans doute pourquoi elle serait obligée de choisir ?
    Elle, ce qui lui plairait au fond c'est d'être riche et d'en aimer plein à la fois... en somme, d'aimer sans compter...
    Pourtant, Julia revient vers Lydian, elle lui passe la main sur le front, le caresse en forme de guérison. Lui est brûlant de fièvre.
    Elle lui dit qu'ils doivent partir. Elle le dit doucement, une attitude qui ne lui ressemble pas. Serait-elle en train de me rendre jaloux ?
    Sans attendre de réponses, sans me regarder, sans le regarder, Elle tourne les talons, marche tranquille, sous l'oeil lubrique d'une bonne quinzaine de minables buveurs de bières trop chères.
    Elle s'apprête à sortir. Dehors, la nuit est encore chaude.

    Le Blanc Amédé a eut une idée.
    Le Blanc a dû réfléchir vite.
    Ce sont les circonstances qui lui sont favorables; désormais, c'est Elle, cette petite dinde qui a la mallette... selon toute vraisemblance, ce sera plus facile !
    Le Blanc aperçoit son copain l'homme, Cristophéro qui rampe à terre; qu'est ce qu'il rampe vite cet Homme, il rampe vite, mais iln'est pas beau à voir...
    Le Blanc jette un oeil à L'Homme qui rampe vers la fille, Julia. L'Homme rampe vers la mallette, aussi.
    Amédé sourit. Un sourire byzantin. Il pense que Cristophéro va bien l'aider... oh oui bien l'aider !... dommage que Cristophéro ne le voit pas sourire.
    Le Blanc Amédé sort de son fute trop large le cran d'arrêt qu'il a confisqué hier à un sauvageon... CLICK ! CLACK ! La lame sourd !

    A suivre assidûment...

    Texte et photo : Wlad Coati et CLD

  • Commentaires

    1
    Jeudi 8 Décembre 2005 à 04:20
    Où l'on se demande
    si cette histoire ne va pas terminer en eau de boudin...
    2
    Jeudi 8 Décembre 2005 à 04:22
    Où l'on découvre que
    que les chiens ne font pas des chats...
    3
    Jeudi 8 Décembre 2005 à 04:23
    Où l'on'est pas plus avancé
    sur le devenir de Louisebee, ce qu'elle devient, l'histoire de ses passions, etc...
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