• Manufacture togolaise des armes, cycles et narrations obliques

    Putain la clim. De merde ! Le coup à se choper un froid légionellose. Narine, fumante, taurine, red bull,  tout ça. Noze décontenancé, polype émergeant, bien prêt pour le renfort saignement.  Un nez que tu dis ? Un roc de miasmes, un pic de merde, une péninsule d’effluves nauséabonds… Tout s’y agrippe, s’y agite, y trempe, roulez flacon, passez jeunettes… parfum pas même référencé en magasin, couleur perroquet, culasse usinée made in Africa : de la bombonne de gaz, elle, le cul manufacturé dans une jupette de hyène, débordant en ses collines d’intentions bonnes ou mauvaises, mais débordant, ça c’est certain, explosant même de toute part comme un met de chair jeté en apéritif aux rascals… Le tout est forcément sanglé dans un truc qui pue le sexe à cent kilomètres à la ronde. C’est dire, mon Béninois, passé Grand Popo, le sinus serait encore titillé d’intentions plus ou moins belles.

    Et puis, on ne saurait dire, on ne pourrait parier, on ne voudrait en jurer… Parce qu’entre elle et moi, il y a la rue, une vitrine, la glace qui fond sur mon palais et puis cet inutile tarin qui fait souffrir le martyr…  Mais, même si on s’interloque sur le caractère définitivement « grand fossé » de l’existence, il paraît évident que depuis sa ruelle, elle feule la belle… Elle feule d’un feulement chaleureux. Comme un murmure de trucs châtiés de chatte chavirée ; enhardie la gueusette par un renfort inopiné : une sienne copine qui traverse la rue, avec pour tout bagage une sorte de rotondité siamoise… Miaoouw, miaouw, quel concert de greffières ! Un bémol, la jumelle, elle, a le popotin sculpté dans une jupette de zèbre… Cuissarde saillante, du bel ouvrage, veiné chevalin, taillé guêpe. Une sorte de body idéal de nymphette juste pubère renforcé en ses sommets par l’artillerie lourde. Du mamelon de pin-up ébène comme seule ces contrées d’Afrique savent en produire. Le téton plus large qu’une soucoupe, l’élasticité du sein naturel mieux qu’un portrait hard d’Agnès Sorel. Du sain, du parfaitement fiable, de l’imposant mais aussi du moelleux : bref de la bonne petite putain nourrit à la graine de baobab.

    Graou… Miaouw… Ahooow ! Soudain, la cadence de tir s’accélère et les donzelles miment des clics et des clacs, des schmouick et des schmock… Le tout rehaussé de clins d’œil photo-volcaniques…

    J’éructe : ça sert à rien un appareil photo quand vous avez ma plume ! Aussitôt, elles prennent ma plume pour une avance et leurs feules appels se font rugissements. 
    Depuis mon canapé frigidaire, tu verrais ma déconfiture… Pas fier, l’hippocampe… Tout le bar n’a d’yeux que pour ziguemé, avec en point d’orgue un genre de question tarabusteuse de méningite : comment petit Yovo va-t-il s’en sortir ?

    Conscient de la gêne alentour, v’là ti pas que je te mime une explication digne du meilleur poisson rouge : « pardon domnizelles, au cas où vous ne l’auriez point remarqué une vitrine nous sépare, presque un aquarium. Vous disiez ? Oui, c’est ça graou, graou, oh le charivari… j’imagine que vous voulez m’entretenir des ravage du chômage. Et si vous entriez ? »

    J’aurais pas dû ne serait-ce que susurrer la proposition.

    Dans le restaurant-glacier, elles s’abattent, façon poules dans la cour d’un paon, mais un loufiat tout de blanc livré, leur barre le chemin… Un regard dans ma direction. Il attend une simple confirmation de mes yeux pour les foutre dehors. Les filles, malheureux, leurs armes de destruction massive se recroquevillent,  s’affaissent, se meurent, comme neutralisées par l’immensité de l’injustice humaine… pauvres miniatures…

    Mais, je ne donne pas au loufiat le signe qu’il attend. Il a beau me rendre une méchante grimace, je tiens ferme la barre : ces gueugnardes peuvent passer !
    Mon dieu, ce que ça tire vers les aigus, les filles, parfois, quand ça elles croient tenir le bon bout… Gruaaaa ! Miaiiiii ! Ahiiiii ! Ensuite, elles ne sont pas longues à dire qu’il faudrait que je songe dare-dare (je cite de mémoire) à « leur encastrer le figuier dans un concert de ngolo ngolo sans fioriture».

    J’ai déjà remarqué, ici personne ne lit. Et personne n’utilise donc les mots de notre littérature germanopratine pour causer au jour le jour. Un vrai scandale. A la place, on use et abuse d’un français oublié : gai, imagé, original, magique et utilitaire. Un français qui a su s’abstraire des contraintes et de la rigidité des académiciens. Un français qui vit et se métamorphose au gré des évolutions du monde.

    Je leur ai répondu que je n’y connaissais pas grand-chose en fruits tropicaux mais que le « sans fioriture » était un truc qui me plaisait assez.

    Ensuite ?

    On parlera un autre jour de cette magie des contraires : la puissance du sexe né de la fusion entre le sombre et le clair, la sueur qu’elle laisse perler sur les vertèbres, et ce contact de peaux dissemblables en tant que vecteur d’un érotisme que l’Occident a rayé de sa pratique.

    Et en même temps, on s’amusera plus tard des fantasmes qu’un nez défaillant, une petite jupe en peau d’hyène et une clim hors d’usage génèrent dans l’imagination…

     

    Photo (petits culs de vierges Kabye à Aného, Togo) : Le coati


  • Commentaires

    1
    Mercredi 3 Février 2010 à 18:31
    C'est pas
    Dieu permis d'être jeune...
    2
    Mercredi 3 Février 2010 à 18:37
    On fait chier
    les vieux
    3
    Mercredi 3 Février 2010 à 18:38
    Et on leur colle
    des suées...
    4
    Mercredi 3 Février 2010 à 18:39
    ...
    Salopes !!!
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