• Derrière les apparences de la modernité... Zoum, scrouitch, nam...
    Derrière l'indécence des paratonnerres...
    Derrière Paris qui est une ville de rébellion larvaire... larvée... une chrysalide.
    Derrière tous ces mots jetés en pâture qui n'ont jamais signifié autre choses que
    les tendresses qu'on ne parvient pas à partager...
    Derrière mon corps qui tend vers la déliquescence... Derrière les amours contrariant, les
    vocations manquantes, les syncrétismes douteux...
    Derrière les maux, la mort, les sorts (Ah Jeanne !?!)...
    Derrière les ordinateurs, qui n'ordonnent rien mais jouent parfois le rôle d'ordonnance.. Derrière les plages qui ne paraissent pas faite pour le repos...
    Derrière, ces tuyaux, ces pots d'échappements, ces cheminés pareils à des canons de 50.
    Derrière ce tout, il reste un créneau pour le destin.


    Je sais que nous rêvons tous de réenchanter le monde et que tous nous jetons des bouteilles à la mer avec dans leurs entrailles un message d'apaisement. Mais nos fleuves ne charrient rien d'autre que des déchets de conscience et nos messages, toujours finissent dans un culot d'étrangelement.

    Zoum, scrouitch, nam...

    Photo : Le Coati


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  • Rarement on aime l'endroit où l'on travaille, c'est quand même un bel hôtel que celui-là....

    Photo : Le Coati

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  • Hier soir, on s'est enquillé un Seilly, vin du pistolet d'Obernai. Un Alsace sec mais rond qui fait de jolies cuisses sur le verre. L'histoire de ce vin d'Alsace dont le nom est une marque déposée unique est fort sympathique. Un beau matin de 1562, tout guilleret, l'empereur
    Ferdinand Ier se pointe à Obernai pour une visite de courtoisie. Y a là tous le gratin de la ville, édiles, curés, bourgeois, etc.... Et puis les Obernois sont plutôt du style flattés par cet hôte de marque. Alors, ils ne font pas trop les chiens et ils font goûter à l'Empereur un de leurs nombreux vins (qui comme chacun sait sont renommés dans tout l'Empire). L'Empereur le trouve fort à son goût du genre, exquis. L'histoire pourrait s'arrêter là. Tout le monde il a bu, tout le monde il est content. Mais un drame couve.

    Tout jouasse et peu diplomate, le Maire de la ville, ne peut pas s'empêcher de faire savoir au Ferdinand que certes, ce vin est bon, mais que tout bon Obernois dispose dans sa cave d'un vin encore meilleur, mais strictement réservé à sa propre consommation. On imagine sans mal la tronche du Ferdinand. Là, il a dû la jouer super indigné... (En fait, il est vexé de n'avoir pu goûter au breuvage et dans sa caboche il a dit "Ah ouais alors comme ça, bande de rats, vous me filez votre piquette et vous vous gardez le nectar pour vous !")

    Bon, bref, notre Empereur leur fait un gros scandale des familles mais sans quand
    même la jouer Attila (c'est ça la mansuétude des mecs qui ont de la prestance. Il pourrait zigouiller tout un village mais, non, il préfère "être grand seigneur")

    Re bon bref : Alors, il a brusquement sorti son pistolet et.... Il l'a donné au Maire d'Obernai. Puis il ajouté ces quelques paroles de recommandation : "je vous offre mon flingos (une vieille pétoire à silex sans doute)... Vous l'offrirez à votre tour, si d'aventure vous rencontrez un jour quelqu'un de plus effronté que vous ne l'êtes ! A bon entendeur salud". Et puis, Ferdinand s'en est retourné dans son château de carte postale, les sourcils en bataille et l'estomac frustré, sans avoir jamais goûté au vrai bon vin d'Obernai.

    Depuis ce jour, le vin que les Obernois boivent eux-mêmes s'appelle "Vin du Pistolet d'Obernai". Bon, et puis la pub est passé par là. Et puis on peut nous aussi, le boire nous-même, même si on vient de Trifouillis-Les-Oies. Bon et puis, il est gouteux comme une pierre à poudre, ah ça c'est sûr, M'sieur l'Empereur.

    Photo : (vignes à proximité d'Obernai avec la photo viellie par le bout de ficelle lunette, tendance Jeunet que je hais) : Le Coati

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  • Il y a des villes qui sont associés à des couleurs. Alger est blanche. Florence est ocre. Dublin est brique. Stasbourg est rose... On imagine souvent le vieux Paris, le Paris de la Commune, le Paris Populo, bref, le Paris que j'aime comme un Paris gris... un Paris en noir et blanc. La faute à Doisneau, la faute à Tardi, la faute à Casque d'or, un de ces bon diou de films qui berça mon enfance (et en voiture Simone !)... Mais il est plus probable que le Paris des communards, le Paris des Apaches, le Paris de Ravachol et de la bande à Bonnot, le Paris des Louchebem des Halles, bref, ce Paris qui saigne ait jamais été qu'un Paris rouge. Rouge brique... Rouge drapeau... Rouge carné... Rouge sang évidemment. Le soleil s'est levé ce matin, à quelques encablures du mur des fédérés. J'avais l'oiseau en main... J'ai volé cet instant de couleur.

    Paris rouge, tu me transportes.


    Photo : Le Coati

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  • Vous placez alors devant votre objectif un verre de lunette, genre lunette pour femme, verres fumés marrons... Vous faites votre mise au point et clic-clac. Bizarrement, le diamètre de la lunette, moins large que votre objectif, ne se répercute pas sur la photo. Vous obtenez alors un filtre presque naturel. Et vous avez une photo intemporelle (ici, l'Alsace éternelle, ses pots de géranium, ses vignes aussi jaunes qu'un verre de Gewurtz grain noble) qui pourrait rivaliser avec le grain catastrophique de la photo des films de Jeunet...

    A bon entendeur, bonne expérimentation...

    Photo (sans autre trucage que celui mentionné) : Le Coati

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