• Fin de nuit au Casablanca ou conversation mondaine à Kilimani

    Portier Luhia :
    - Oh rafiki, tu te souviens de ce Mizungu qui nous racontait des histoires qui nous donnaient l'espoir ? Par ses mots et ses photos il me peignait un avenir...
    Videur Luo :
    - Tu parles de petit toubab ? L'homme qui n'a jamais su séparer son orgueil intime du paraître...

    Portier Luhia :
    - Oui lui... Mais laisses-moi te compter l'envers de sa skizophrénie, avant qu'il ne soit terriblement fou... quand il lui restait une once d'humanité : tu sais, au fond, il n'a jamais vraiment su qui il était. Il lui arrivait de nous donner des leçons, tu te souviens le Luo ? Il nous engageait à aimer nos abîmes de perplexité, notre soif d'absolu, notre paix intime et notre païs en jachère par delà notre désir de revanche. »

    Videur Luo :
    - Il n'a jamais pensé qu'à lui et aux marrons...

    Portier Luhia
    - Ce n'est pas si simple et c'était des marrons sans feu... Une fois le départ de sa famille de Tananarive, Félix, son mentor, le cuisinier, est mort en prison d'une gangrène, dénoncé par les éternels b.o.f du petit capital en expatriation... Ensuite, il est devenu terriblement secret, une tombe, une épitaphe. Et puis, il a dû faire le reste du chemin tout seul.
    Maintenant, je sais qu'il était le fruit d'un alambic et d'une médicamentation hasardeuse... Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond dans son bonheur. Sans doute une part de culpabilité existentialiste : pourquoi les vraies épreuves m'ont été épargnées... La cuillère en or dans le fion et tout le tralala... En ce sens, par ses manques, il a défendu notre combat.

    Videur Luo
    - Mais il méprisait nos frères, tu te souviens comment il parlait aux flicards et aux putains ?

    Portier Luhia
    - Les chiens du pouvoir et ses meilleures indicatrices... Il a raison, ce sont les mêmes dans tous les pays. L'argent et le cancan leur tiennent lieu de politique. La facilité aussi... Plutôt que la voie tracée à la machette, ils aiment le chemin de terre mais sans les embuches qui le traversent.

    Videur Luo :
    - Qui n'a jamais eu faim leur jette la première pierre. Ta blanchette n'a jamais eu faim, il n'était pas si gros mais il était repu.

    Portier Luhia :
    - J'ai faim moi aussi mais, je veux cesser de croire que tous nos maux viennent seulement des méchants blancs. Nos politicards ont suffisamment affiché ce chiffon pour masquer leur propre insuffisance. Ils sont gras et veules, cela démontre à l'avance qu'ils sont repus de nos souffrances... A-t-on jamais vu un Turkana, un Nuer ou un Samburu friser les 100 kilos ?

    Videur Luo :
    - Peu importe, lui je ne l'aimais pas...

    Portier Luhia :
    - Lui non plus ne s'aimait pas, si ça peut te rassurer... Et c'est bien ce qui le sauve encore, dans ma mémoire et dans mon cœur. Je sais au fond qu'il nous aimait comme humains avant de nous étiqueter comme Africains.

    Videur Luo :
    - Quel besoin d'avoir des Blancs pour écrire notre histoire ? Et Lumumba, Sankara, Carvey, Cabral, Nyerere, Nkrumah, ne nous suffisent-ils pas pour nous élever dans notre dignité ?

    Portier Luhia :
    - Paix à leur âme mais ils sont morts... ils ont servi une cause, parfois un pays mais ils ne nous sont plus d'aucune utilité maintenant. Regarde, les églises - de renaissance en bornes à gain - elles sont ici plus florissantes que les syndicats. On doit bien admettre que nos grands leaders ont échoué... Le temps des grandes causes est devenu celui des prestidigitateurs et des marchands d'illusion. Pourtant, il y en eu des tas, des sages et des poètes qui ont chanté l'Afrique. Les frères Toure Kunda murmuraient : l'Afrique, c'est un continent sauvage et beau, une terre en marge de l'humanité. Et songe à ce que racontait ce vieux fou, un Mze de l'Ouest, le vénérable Hamadou Hampaté Ba : en Afrique, chaque vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle... Mais, tu sais ce que je pense moi : l'Afrique c'est toi-même ! Alors commençons par nous forger un destin individuel, une citoyenneté unique avant de nous rêver les apôtres d'un nouvel africanisme. Il nous faudra du temps pour cela et pour paraphraser Ismaël Lo « quelques barbares d'Occident » pour alliés.

    Videur Luo :
    - Tes alliés sont ambigus. Ils prônent notre émancipation en même temps qu'ils contribuent à la richesse de leur nation, à la construction d'une histoire écrite avec leurs doigts tâchés de sang... A la mémoire de leur étendard. Ils sont consciemment ou non des conservateurs.

    Portier Luhia :
    - Les semences ne sont pas intrinsèquement toutes corrompues. Et je me soucie peu de la couleur de la graine, pourvu que l'arbre qui en germera m'apporte un peu d'ombre et de réconfort.

     Photo : Le Coati

     


    4 commentaires
  •  

    C'est une course contre la montre. 38 mn de batterie sur le labtop pour parvenir à parachever ce texte. On ne dira rien du reste de la journée de peur d'avoir à perdre du temps.

    Shake shake shake your hands !

    Dis-moi, oui, c'est vrai pourquoi est-ce qu'elles tremblent ainsi sur le clavier tes petites menottes ?

    A te reluquer, un bonze y perdrait sa tranquillité... Tu trembles mon garçon, le manques ou tes lectures noctambule, nyctalopes, nyctamères. Des putes pour Gloria ou Querelle de Brest. Vollman versus Genêt.

    Manquerait la touche de Bukowski. On n'aime jamais que ce qui nous ressemble...

    Pourtant, ce matin, j'ai relu pour la dixième fois ce court passage d'un livre où quelqu'un décide de nommer une étoile. Un concept lointain, un petit bout de rien, l'immensité de l'univers, le côté inutile de l'entreprise, bref ce qui fonde l'humanité... Et depuis, j'ai le Petit Prince qui me remonte dans les entrailles.

    Et puis l'amour de ces mères pour leurs filles fragiles. Jessie James et Clau... La fille fleur et la fille nénuphar.

    Je pense d'abord à Nina que je connais mieux. Sa bouille de clown triste, ses facéties, la tendresse immense qui me parcourt l'échine quand je la regarde. Il n'y a pas que son courage qui me sidère, je suis fasciné par sa joie de vivre, j'en oublie toujours la maladie. La petite fille sérieuse, la déjà-femme enjouée, je ne veux retenir que cela... Et puis ensuite, je songe au beau visage de cette très grande enfant, un corps de femme, qui aura d'autres plaisirs, d'autres désirs que ceux des petites marquises convenues que l'on retrouve à arpenter les rues de Neuilly ou Versailles.

    L'altérité est ce qui fonde notre humanité, je l'ai déjà écrit ailleurs.

    Je repense à quelqu'un que je croise souvent et le sang qui accompagne son enfance... Je ne parle pas du sang figuré qui s'inscrit dans ma mémoire de sale mioche gâté pourrie. Je parle de choses tangibles. De ce que l'on est capable de faire aux filles dans certaines régions du monde.

    Nos cerveaux mutilés par d'insanes controverses - l'époque mérite bien ses chantres éculés - ont oublié le vrai sens de la douleur, de la mort, de la mutilation... Savoir quelqu'un heureux malgré un environnement initial particulièrement difficile me rends perplexe. De la perplexité naît une sorte de jalousie qui accouche au final d'une petite connerie dont je me sors par une pirouette. Cacahouète évidemment...

    38 mn chrono... Songer à d'autres destins, des jolies vies, pas plus tristes que la miennes mais sans doute plus difficiles du fait de contingences originelles, cela m'a fait du bien.

    Mes mains, mes mains ont arrêté de trembler... et mon cerveau lentement est entré en fonction sommeil.

     

    Photo : Le Coati


    4 commentaires
  • Chaleur et poussière... Toute la sainte journée...

    Sans doute un peu le besoin de me changer les idées, de cesser de me ronger le sang, les ongles et les encres...

    Une éléphante qui s'arrose de poussière à l'ombre du Kilimandjaro est une manière d'y parvenir...

    Ce que je hais le doute, quand même....

     

    Photo : Le Coati

    5 commentaires
  •  

    Ça schlingue au milieu de nowhere... On est toujours dans une ville de daube. La mienne est la capitale d'un pays balisé... Demain une révolution surviendra qui conduira un populiste de l'Ouest au pouvoir. Castré par les bourreaux du précédent dictateur m'a-t-on dit. Un revanchard qui redonnera la fierté aux masses laborieuses, les opprimés, les sans-grades, les innombrables domestiques du Kenya futuriste.

    En attendant, ça smell sérieux dans les églises le cadavre de mômes crâmés. Et Dieu s'en contrefout un peu, c'est pas vraiment son bizness, lui les massacres interethniques... Kikuyus, Luhias, Luos, Sabbaot, Kambas, Turkana, et caetera, ça s'étrippe à tout vent. PNU contre ODM, bleu contre orange, on se croirait revenu à Byzance. Deux vieilles badernes qui s'accrochent au pouvoir pendant que 600 pauvres gusses sont trucidés au nom des intérêts particuliers... Avec Moï vieux lion sénile en embuscade...

    Pour le reste, je veux rien savoir, je participe du désordre olfactif ambiant. J'hume bien l'air de quelques restaurants pour expat branchouilles, des boites aux néons rapiécés, des filles aux jupes en jachère. Je flaire, je musarde, je dandine Georges, ça me ressemble bien.

    Je ne sais rien faire d'autre que me lamenter... Le seul truc, vieux comme le monde, qui me sauve, c'est ma lucidité.

    Je suis donc j'essuie les plâtres. Au plafond, les murs se fissurent et mes rides affichent la fin de trentaine... Un truc qui mène à la mocheté.

    « Tu t'aimes tellement » m'a dit un ami que tu te sauves toi-même. Il a raison, il a tort. J'aimerais une fois ne pas m'aimer suffisamment pour éviter d'impliquer en ces lignes la femme que j'aime... Mais je ne m'aime pas suffisamment alors, pour forcer le trait, séduction affichée, je suis obligé de m'aimer pour les séduire... Afin de parler d'elles. Vous n'y comprenez plus rien ? Normal...

    Elles me transposent et je dénie le droit à quiconque de dire que je ne les aime pas. Simplement, je les aime toujours aussi mal.

    Ceci dit, demain, dans quelques mois, je vais faire un truc con : venir te chercher sur Rapta road en scelle étincelante, passer ton campound, toquer à ta porte avec les éperons, faire hennir le cheval blanc, en costume de ville, cravate mauve, la chevelure au vent...

    Je gage que tu m'ouvriras. Et là tu t'écriras : Mon Dieu (Allah) mais c'est le Prince Charmant !

    Crois-moi mon Diamant, je songe à la faire.

    Photo : Le Coati


    5 commentaires
  • Deux version une en Anglais et une en Francaoui... Two version, French and English, First English

    I'm not a soothsayer. I didn't know by going to pick you yesterday that our meeting would have a taste of global drama. They just break the bad news on TV, you said: they killed Benazir Bhuto. A moment of wavering. I'm thinking: naturally, they killed her as they killed Marie Stuart, Rosa Luxembourg, Ann Frank or Indira Gandhi ...

    We rose in the car. I had the head which buzzed a little. A mixture of fear and disgust for this wonderful world. The intolerance not having moved back of an iota since Saint-Barthélemy, womens have always taken full the face, with a kind of constancy, particularly when they have the power to change things. I say to myself that I defenitly love womens. Even if this one did some mistake, she didn't deserve the martyr of the torn nick, the shouts, the tears and the blood on her sari.

    I had promised you this meeting with Adrian, the boss of ECHO.

    He doesn't know about the bad new... that puts him in a whirl and that is noticeable. " Pakistan is not going well " he murmurs ... Then, we speak about everything, about nothing, ‘bout elections in Kenya and about the likely alternation, the archaeological discoveries, about our professions, in many aspects exhausting, about holidays, about our small place of paradise ... Before reaching the deep of subject: we evoke the financing of humanitarian projects in Somalia. Adrian give to you his business card: kind of sesame but not a treasure. No promise but meeting is taken for January. And my part of contract is filled.

    Adrian swallows his lemon Perrier then goes away: fatherly love and duty of the father. He is perfect Aadrian, he is serious, he is professional and I'm not the first one to think that.

    What we made, then? We fetched a restaurant opened one day of electoral evening. Nairobi strangely deserts for a Thuesday night.

    Side room Havana. We sit down, we have mutually tested each other and it is so for three days, we talk of little things of everything of nothing ... Some words for Huda whose defence you take ... Bites of mischievousness, your stories of disposed marriages, the worsened negotiations - housewife, that definitly not your business! Two compliments, an excuse, some jokes and the kings prawns ...

    I can't more there look at your great eyes of Hiran, at your Issak's face, at your dark clear skin. Beforehand, I apologize, in anticipation of any emphasis: But it is sure that you are nice to look. You launch into a persevered defence of my comprehension of freedom, you go into ecstasies on the fact that you found in me a small brother of friendship. Persevered supporter of the football and Arsenal, we don't stay over football subject: it could damage our sudden empathy.
    Your feet on cushions, you laugh and your tong bangs in the mouth ... with air of queen, the one of Saba, undoubtedly ... We leave towards the bar. Music! A crazy dance ... A last beer.


    Two screens. The silent television shells results in Kenya. The win of Raila is seem to be confirm. Poor clown, I think. Stupefied! Tomorrow the international press will speak only about Pakistan ... Some pictures on the other screen: human in tears, angered men, in the middle of the chaos. Don't wait for her guys, Benazir will not come any more. Elsewhere some infirm oldsters shout their joy to be cleared out from the impious person ... The mustache of pervert Mucharaf, lips pinch in the corner of baby Bush: promises of castigation of course. And sails the galley!


    Tiredness earns me. I am going to burst into tears, the falt of this big tragic joke ... you confort me. Thank's ma jolie !
    Intensely, I look in your eyes one more time just before suiting: it is probable that this day is an important date of history... As for my fickleness: without any doubt this one begins boring my friendly knowledge a bit!


    It's the day of the assassination of Benazir. But i'm thinking; now it almost doesn't concern me any more. I am once again victim of a bewitching. Because I, when they will speak to me later about that day... I would remember only you.


    ====================================================================


    Je ne suis pas devin. Je ne savais pas en allant te chercher hier que notre entrevue auraient des accents de drame planétaire. Ils viennent de le dire à la télé, « tu m'annonces » : ils ont tué Benazir Bhuto. Un moment de flottement... Je songe : bien sûr, ils l'ont tué comme ils ont tué Marie Stuart, Rosa Luxembourg, Anne Frank ou Indira Gandhi.

    On est monté dans la voiture. J'avais la tête qui bourdonnait peu. Un mélange d'angoisse et de dégoût pour ce monde en marche. L'intolérance n'ayant pas reculé d'un iota depuis la Saint-Barthélemy, les femmes trinquent toujours avec la même constance, particulièrement quand elles ont le pouvoir de changer les choses. Je me dis que j'aime décidément les femmes. Même si celle-ci avait quelques défauts, elle ne méritait pas le martyr de la taule déchirée, des cris, des larmes et du sang sur son sari.

    Je t'avais promis ce rendez-vous avec Aadrian, le boss d'ECHO.

    Il n'est pas au courant de la mauvaise nouvelle... ça le tourneboule un peu et ça se remarque. « Le Pakistan ne va pas bien » murmure-t-il... Puis, on parle de tout, de rien, des élections au Kenya et de la probable alternance, des découvertes archéologiques, des nos métiers, à bien des égards épuisants, des vacances, de nos petits coins de paradis... Avant d'en arriver à l'essentiel : on évoque le financement de projets humanitaires en Somalie. Aadrian te sort sa carte de visite, sésame. Aucune promesse mais rendez-vous est pris pour janvier. Et ma part de contrat est remplie.

    Aadrian avale son Perrier citron puis s'en va, le devoir paternel. Il est bien Aadrian, il est sérieux, il est pro et je ne suis pas le premier à le penser.

    Qu'est-ce qu'on a fait ensuite ? On s'en est allé chercher un restaurant ouvert un jour de soirée électorale. Binairo étrangement déserte pour un jeudi. Havana côté salle. On s'assied, on s'évalue et s'est ainsi depuis trois jours, on cause de petites choses de tout de rien... Quelques mots pour Huda dont tu prends la défense... Des brins d'espiègleries, tes histoires de mariages arrangés, les tractations mises à mal - femme au foyer, ça te fait carrément gerber... Deux compliments, une excuse, quelques jokes au milieu des kings prawn...

    J'en peux plus de regarder tes grands yeux de l'Hiran, ton visage Issak, ta peau sombre-clair. Je m'excuse par avance, en prévision d'une quelconque insistance de ma part : mais c'est vrai que tu es belle à regarder. Tu te lances dans une défense acharnée de ma conception de la liberté, t'extasie sur le fait que tu as trouvé en moi un petit frère de concorde. On ne s'attarde pas sur le sujet football, en farouche supportrice du ballon rond et d'Arsenal, tu pourrais mettre à mal notre soudaine empathie.

    Tes pieds sur les coussins, le rire et ta langue qui claque, avec des airs de reine, celle de Saba sans doute... On se déporte vers le comptoir. Une dernière bière. Deux écrans. La télé silencieuse égrène les résultats au Kenya. La victoire de Raila se confirme. Pauvre pitre... malheureux ! Demain, la presse internationale n'en aura que pour le Pakistan... Quelques images sur l'autre écran. Des hommes en pleurs, en colère, au milieu du chaos. Benazir ne viendra plus. Ailleurs quelques impotents vieillards crient leur joie d'être débarrassé de l'impie... La moustache de Pervers Mucharaf, la commissure pincée de Bush le petit... Des promesses de châtiment bien sûr. Et vogue la galère vogue !

    La fatigue me gagne. Je suis au bord des larmes: la faute de cette grande farce tragique, tu me consoles. Je plante une fois encore mes yeux dans les tiens avant de convenir : il est probable que ce jour sera à marquer d'une pierre blanche... Quant à mon inconstance : Nul doute que celle-ci commence à lasser un peu dans les chaumières !

    On est le jour de l'assassinat de Benazir... J'en ai maintenant presque rien à faire... je suis une nouvelle fois victime d'un sortilège... Moi quand on me parlera plus tard de ce jour-là, je ne me souviendrais que de toi.

     

    Photo (carcasse a Garowe) : Le Coati

     


    6 commentaires