-
Le tueur
Chapitre X (plus présent que parfait) / Les préparatifs du black Féla<o:p /><o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
Six heures du mat chez toi... Un jour comme les autres. Ailleurs dans cette ville, quelqu'un pense toujours à toi, la peur au ventre. C'est vrai qu'on pourrait bien t'oublier dans cette bluette. Parce que les projos, c'est pas trop ton truc. Toi, t'aimes le travail en finesse : le silence des ergs. Un Simoun caressant. La douceur des contes. Une fadeur Bambara. Toi tu apprécies le bel ouvrage ; celui des tordus qui n'a de tortueux que les tortures occasionnées. <o:p />
Une résurgence d'Afrique ? Une torpeur de spadassins ? l'adieu aux ordres ? Qu'en sais-le Black Féla, Hell's Angel de pacotille, que tu te dis à la troisième personne ? Et qu'importe !<o:p>
</o:p>Ne demeure que des questions sans réponses. Une semaine que tu t'escrimes à relire ce foutu dossier. Vingt fois que tu retournes les photos dans tous les sens. Pas d'erreurs. Ton chargé d'affaire est bel et bien ravagé. A la section Bon Dieu de malade mental, il terminerait major de promo.
Mais un boulot est un boulot. Le client est roi. Même s'il a des lubies pas comme les autres, tu dois finir comme il a dit. Rien de pire dans le métier qu'un truc qu'on ferait qu'à moitié, comme un scribouillard qui renoncerait à donner le nom de l'assassin à ses lecteurs. Y aurait là quelque perversion pas
déontologique. Et toi, t'es un type déontologique. Question d'amour du métier.
Question d'amour propre... de sentiment !<o:p />Admet juste qu'il faut se concentrer sur les préparatifs. D'abord, bien sûr, vérifier le matériel. Ensuite se trouver un animal totem, un symbole identifiable. Un nom qui sonne bien et qui te donne le courage d'en découdre. Enfin, peaufiner la phase d'approche. Tu as déjà fait un joli travail d'observation, cette semaine.
Donc tu sais désormais que la cible n'a pas des horaires très réguliers. Elle se lève tard. Elle ne sort pas tous les jours. Elle doit prendre des somnifères, peut-être même des antidépresseurs. Ceci expliquerait cela. C'est une
victime mouvante. Comme les sables de l'erg Iguidi dans ta terre Mauritanie.
C'est aussi une victime casanière. Sa zone d'influence se limite essentiellement au rectangle des Batignolles. Enfin, c'est une victime accoutumée. Presque chaque soir, vers 19 h 30, elle s'arrête pour boire plusieurs verres au Bistrot des Dames, dans <st1:personname w:st="on" productid="la Rue">la Rue</st1:personname> du même nom. Elle reste là quelques heures souvent jusqu'à onze heures, minuit.Maigre. Mais en se concentrant sur la sortie du bistrot, ça devrait coller. <o:p />
Maintenant, il ne reste plus qu'à choisir un jour de mise à mort. Aujourd'hui, on est le vendredi 21 juin. Le soir du solstice d'été. Tu as compté mentalement : 21, 22, 23... 10, 11, 12, 12. Tu t'es arrêté à ce chiffre 12. Ensuite, tu as compté le nombre de jours entre le 21 et le 12. À l'addition, cela faisait 22.
Voilà, c'était simple, la cible n'avait plus que 22 jours à vivre. Jusqu'au vendredi 12 juillet. Juste avant que le soleil ne se couche. La cible ne verrait pas le feu d'artifice du 14 juillet.<o:p />Tu t'es dirigé vers le fond de la pièce. A la télé, sur la cinq, il y a un docu sur la reine de Saba, mais inutile d'essayer y capter quelque chose, puisque tu
as coupé le son. Sur la droite, il y a la commode en pin. Une commode noire, Ikéa, pas belle, juste fonctionnelle. Tu as ouvert le second tiroir et tu en as extirpé une mallette noire, de <st1:metricconverter w:st="on" productid="80 cm">80 cm</st1:metricconverter> de long pour 50 d'épaisseurs. Tu as fait jouer tes doigts sur la sécurité. La mallette s'est ouvert sur un écrin en mousse dure : deux revolver. Un automatique. Une petite carabine en kit. Et un poignard Kobun.<o:p />Tu as sorti le poignard de sa place et tu t'es scarifié trois fois sur chaque joue. Six entailles profondes. Puis, le visage ensanglanté, tu t'es précipité vers la salle de bain pour te laver à l'eau claire. Ensuite, tu as posé sur tes joues une pommade cicatrisante à base de camphre.<o:p />
Il n'y avait rien dans l'acte de sacrificiel. Rien des escarres de certaines tribus du Tchad ou du Soudan. Pas une once de fétichisme. Tu avais juste envie
de savoir quels effets tu ressentirais avec ton propre sang sur le visage. <o:p />Et qu'est-ce que tu peux en dire maintenant ?<o:p />
D'abord que c'est bon et chaud comme du lait maternel. Mais aussi qu'il faut toujours être un peu fou pour s'auto mutiler. Fou, comme quelqu'un qui s'apprête à commettre un meurtre commandité. Un meurtre prémédité. Un meurtre de sang-froid. Sang... froid, les mots se sont disjoints dans ta cervelle. Sang/ froid, ça t'a fait songer à un animal
totem. Un reptile bien sûr. Un serpent de préférence. Tu as pensé à ce serpent que vous aviez capturé puis mis dans un sac. Le sac posé sur la tête d'un
prêtre Hutu, un modéré. C'était un jour de 1995, quelque part au milieu de ce que l'Occident tardivement horrifié appelait le pays des Milles Collines. Ce serpent, c'était un Boomslang. Il est rarement dangereux pour l'homme car c'est
un ophidien opisthoglyphe, c'est-à-dire que ses glandes à venin sont situées à l'arrière de la bouche. Généralement, les ospithoglyphes ne sont pas venimeux et quand ils le sont, peu nocifs. En effet, ils ne peuvent injecter qu'une très faible quantité de venin par morsure. Le Boomslang est une exception. Même en petite quantité, sa morsure est plus violente et plus venimeuse que celle du Mamba. Bon mais sauf à aller le chercher jusque dans sa tanière, l'homme n'a pas à le redouter. A moins qu'il n'ait été préalablement capturé et mis dans un sac : si tu avais bonne mémoire, le prêtre avait tenu un quart d'heure avant d'expirer dans un râle qui n'avait rien de rassurant.<o:p />Oui,
Boomslang, c'était un bien joli nom d'animal totem. Un seul défaut peut être ce Boomslang. Cette faculté tout ophidienne à dévorer ces semblables. Tu t'es
demandé si du point de vu de la survie de l'espèce, le cannibalisme n'était pas une hérésie. Peut-être mais les Hutus, les Tutsis et les occidentaux en général ne se sont jamais arrêtés sur ce paradoxe. <o:p />Et puis, qu'importe...<o:p />
Féla le Boomslang. Le nom claquait comme le tonnerre d'été. Le son mêlé du craquement de la poudre et d'un corps qui s'effondre : Boum ! Slang !<o:p />
Boomslang... Oui, ça collait assez bien !
Texte : Wlad Coati et CD / Photo : Le Coati
Ce texte comme celui qui le précède (la métaphore du bousier) et les suivant sont volontairement placés dans un ordre qui défie toute logique... Ce qui n'est pas le cas à l'origine...
<o:p />
-
Commentaires
2ChachMercredi 19 Octobre 2005 à 13:453ChachMercredi 19 Octobre 2005 à 13:464ChachMercredi 19 Octobre 2005 à 13:475f'mMercredi 19 Octobre 2005 à 13:486f'mMercredi 19 Octobre 2005 à 13:48que je n'ai
pas eu le temps de finir, rires, pourquoi dans le désordre ? tu en veux à mes 2 neurones7ChachMercredi 19 Octobre 2005 à 13:50Non, je sais
pas... parce que j'ai pas envie de tout mettre en ligne sans doute... Et puis, il y a quand même 460 pages...8f'mMercredi 19 Octobre 2005 à 13:529MissMercredi 19 Octobre 2005 à 13:53Je n'irais pas à
19h30 aux Batignolles très peu pour moi :)...........S'automutiler, j'avoue que petite fille lorsque je me coupais, j'aimais appuyer sur la plais pour que le sang coule encore plus.........je devais être vraiment grave....10ChachMercredi 19 Octobre 2005 à 13:5511ChachMercredi 19 Octobre 2005 à 13:57f'm
Pour le moment, à mon grand regret... la réponse est non. D'abord parce que je le retravaille... Ensuite parce que je ne suis pas prêt... Mais, je te promets que dans deux mois, je t'enverrai au moins les deux-cent premières pages et... si ça ne te tomabe pas desmains, la suite...12f'mMercredi 19 Octobre 2005 à 13:5913ChachMercredi 19 Octobre 2005 à 14:02Si tu veux f'm
je peux t'envoyer des nouvelles longues (70, 80 pages)... j'en ai deux ou trois qui trainent. Moins de patience pour ça... Un eà deux semaines, le temps de me relire quand même et de corriger les fautes.14f'mMercredi 19 Octobre 2005 à 14:0415ChachMercredi 19 Octobre 2005 à 14:06Si je propose
c'est que ça m'embête pas... Mais ce sont des trucs moins travaillés. De l'écriture en jet...16f'mMercredi 19 Octobre 2005 à 14:1517ChachMercredi 19 Octobre 2005 à 14:19On
est-y pas mignon là à se faire des échanges de politesses ? Bises Mademoiselle f'm (tout autant en écriture que moi, mais en prime, qui fleurit mes après-midi). Je m'en va retourner vers le dur labeur...18f'mMercredi 19 Octobre 2005 à 14:20t'inquiètes
Chach, quand ça m'emmerde je le dis et quand je n'aime pas aussi rires c'est aussi pour ça que c'est pas mon truc les relations publics, bon courage à toi19ChachMercredi 19 Octobre 2005 à 14:23Moi aussi
je suis un peu pareil... A la fois ombrageux et très (trop) diplomate... Bizarre. Mais j'apprécie ton intérêt pour les textes... Bp.Certifié
Bon, je ne pourrais plus utiliser d'autres pseudos que Chachlik tel Brochette de Chachlik au samagon ou Chach... (si mais en allant modifier mon ID). Parc ontre, je suis certifié conforme et ça, ça me fait plaisir comme à Kim, Louise, Michel, Rich et bien d'autres j'imagine... Merci à Thomas et aux administrateurs... Et un petit mot à ma femme virtuelle... Je t'aime LouiseeeeeeChach
Egalement un salut fraternel d'un Certifié . Je vais me poser si je le peu pour te lire ...Amicalement23Miss RascalMercredi 19 Octobre 2005 à 17:29eh poussez vous j'arrive
eh mais ya personne a pousser chez CHACH où sont ils tous et toutes ...euh ceci dit bonsoir bonne histoire tres captivante oui et puis j'ajoute je vois pas si tu danses bien mais je vois plutot que tu es loin d'etre " pas beau" lol ça va tu es bien commestible mon poulet lol !bisou !
Ajouter un commentaire
c'est l'histoire d'un tueur