• ... au bord de la Grande bleue... Pas l'ombre d'un missionnaire. On cause Somalie et tutti quanti... C'est pas la panacée, la Somalie d'aujourd'hui mais entre Baïdoa et Monbasa, les rumeurs extérieures me parviennent en douceur. Bush s'est pris une gamelle. Ortega est président du Nicaragua, la Norvège vient d'échoir aux socios-democrates... Y a pire comme news !


     Allez, cela vaut bien un plongeon dans les eaux troubles de la côte Swahili.



    Photo karenienne : Le Coati


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  • On pourrait continuer longtemps à raconter n'importe quoi et même se gargariser d'inutiles complaintes. Je n'ai jamais aimé voir maigrir les gens que j'aime mais grossir comme un roi nègre ne me convient guère mieux.


    N'importe qui. N'importe quoi.


    Vas dire au poisson rouge qu'il faut changer l'eau du bocal et qu'en attendant, tu lui offres une version 4 étoiles dans un verre de sangria rouge comme un parpaing au Liban. Certain poissons bourrés, peu au fait du litige accepteront la transaction. La plupart, d'habiles bulleurs préfèreront croupir dans l'eau sale. J'ai vu des poissons rouges red def ne plus craindre la patte du chat.


    N'importe qui. N'importe quand.


    La Mauritanie, c'est pas mal, on y passe d'agréables vacances, sur les bords de mers écarlates, au milieu de Zimbragen impatients de te faire découvrir leur passion des dauphins.


    Mais gare au tursiops farceur, celui dont tu pensais que jamais il lui prendrait l'idée de te chiper un king mackerel dans le filet...


    N'importe qui. N'apporte rien.


    Alors trisse-toi une bonne fois pour toute vers le labyrinthe imparfait des minables Minos. De ravissants regrets dans le regard, munis de lunettes polarisantes, tu arriveras bien à te persuader que la nostalgie est foutu pathos merdique. L'heure est aux théories conspirationnistes mais un jour reviendra le temps des Historiens... En attendant, on est pas obligé de se tourner les pouces.


    Photo Nouadhiboudienne : Le Coati






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  • Le manuel d'instruction du parfait petit expat est précis. Il te met presque en condition.


    Alors c'est la nuit, t'es assis à l'ombre d'un baobab... Dans le bar attenant, t'entends le ronronnement du ventilo en rut. T'as bu plus que ton compte de chouchen local. T'as les synapses en maraude à Calcutta. Tu te lèves, le souffle court, l'haleine chargée. Même dehors, il fait une putain de chaleur torride.


    Tu marches 5O mètres jusqu'à la sortie du bar. Un chasseur rapide comme un guépard, en livrée empire, te tend les clefs de la 4x4 suzuki. Rouller bourrée n'a rien d'infamant ici, surtout quand on est blanc... T'as pas fait 2 kilomètres que tu oublies les recommandations d'usage, tu t'arrêtes à un feu rouge. L'habitude du métropolitain sans doute. Et là Gottferdom, t'as quatre gaziers qui te tombent sur le coin du rab, le qat plein les mirettes, de grosses pétoires nickelées dans les paluches. Ils te sortent sans ménagement de la Suzuki, te délestent de tes clefs, de ta veste et de ton futal. Le moteur vrombit. Ta bagnole se fait la malle et tu te retrouves à poil dans la rue, au milieu de nulle part. T'as de la chance, y a un taxi dans l'Avenue, derrière toi, qui te ramène pénard chez Mémère.


    Tu peux t'amuser à porter plainte le lendemain. Mais d'une part, ta bagnole s'est déjà fait une beauté, tenue camouflage exigée et d'autre part, elle a de forte chance d'avoir passée dans la nuit la frontière somalienne (si on peut appeler ça une frontière). Et puis, les flics s'en contrefoutent de ton histoire déjà tu peux t'estimer heureux, t'as pas mangé de pruneau. Mais le pire, c'est que la flicaille a contribué indirectement à ton malheur. Le salaire des képis n'étant pas mirobolant, ils arrondissent les fins de journée en louant leur flingue pour la nuit à de parfaits inconnus (caution exigée tout de même). 25 $ la nuité en compagnie d'un six-coups policier, ça peut devenir rentable pour le car-jacking. C'est un des rares pays d'Afrique où ça existe et ça se pratique à grande échelle, du moins dans les grandes villes.


    A l'occasion, je vais quand même jeter un petit coup d'oeil sur le fonctionnement du Remington 870 et relire Karen Blixen... Dans l'un et l'autre cas, il parait que c'est chiant mais que ça apaise...


    Photo : Le Coati.


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    J'ai pas compris encore d'où c'est venu, cette frousse qui m'a imprégné les os...


    Rien dans sa mine qui n'évoque la saine trouillardise du type surpris, le palpitant déréglé par une blague de potache. Rien qui ne soit de l'ordre du rationnel quand on hume déconfit l'odeur innommables de gogues éperdus et déshérités. Rien non plus qui n'ait pour origine les appétits déguisés ou carnassiers de soudards extrêmement Français.


    Cette peur est une peur à laquelle on a ôté toute envie de rationalité. C'est une chiennasse de trouille, une apothéose d'adrénaline honteuse, une forum d'hypothèses alarmantes.


    Cela commence par une suée. Une rébellion des glandes qui se dérobent en silence et puis ça se délite du côté stomacal, ça tire sur la vessie, ça fait trembler les muscles...


    On se dit, bien sûr, qu'on en sera pas capable, qu'on ne tiendra pas une semaine... Mais c'est marqué en gros, en gras dans la recette, estampillé remède d'aïeule, étrenné par grand-mère, la première à avoir osé.


    Alors, on se persuade que si le remède est conseillé, c'est qu'il a des vertus, que la macabre engeance qui nous rogne n'est pas fatalité...


    On se trompe !


    Huit mois ont passé mais la peur est intacte et l'on saisit enfin ce que cela signifie « être séparé ».


     


    Photo : Stéphane.


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    Bref retour à Paris...

    Tu ne sens donc pas l'odeur des genêts qui recouvrent l'humus des landes écornées ?

    Les vacances ont cela de bon qu'elles organisent la disparition.

    J'aurais pu dire, le Diable m'est témoin, vous ne m'avez pas manqué mais cela est idiot puisque j'ai même cessé de penser en pure perte.

    Par moment de pathétiques bouteilles d'amour ou de haine me parviennent telle des chrysalides de larves d'éphémères...

    J'ai trouvé une technique : je ne les débouche pas, je les laisses voguer au large des râles obscurs, portées par des vents dominants ou inconséquents...

    A mon tour, j'aime l'idée de laisser ici des traces éparses de vie... Des trésors bien sentis d'ignorance crasse, un panel d'arbitraire, une volute d'onomatopées suffocantes : groumpf, smurff, ourf....

    Dans le même temps, je m'esclaffe bien fort, mi-bouffon mi-tragique car je sais que dès le soir, j'expédie d'un revers de manches quelques idées oxymorées.

    En manque d'originalité, je fais ce jour une expérience unique : je vis dans le même temps le désespoir et la consécration.

    Le désespoir, c'est ce bref retour de mon âme russe qui ne peut pas vivre sans moi, qui m'aime de tout son être mais qui ne veux plus rien avoir à partager avec moi... C'est un désespoir en tempérance comme une taïga délocalisée. Un désespoir orchestré, pariant sur la lassitude des communiants.

    Je t'aime, tu m'aimes, on se sépare, on renoue... et après ?

    Mais la consécration point : elle a les atours d'une directrice de publication qui veut des photos régulières des mamelles mammifères, les courbes et la chevelures lancinantes d'une Galloise habile dans la promotion de songes, des babillages de tendresses éparpillées et même un vernissage parisien de photos carolliennes où je fus le héros du jour... Avec toujours cette incertitude dans le background que l'enfant terrible ne chût avant la fin de la représentation.

    Le désespoir et la consécration ont cela de bon qu'ils sont tous deux contingents ...

    Comme une équipe d'Espagne en manque de vétérans, une plate-forme bloggante en panne de concierge, un top-model sans furoncle sur le cul...

    En attendant et même si cela les chagrine, on a parfois envie de dire : « tout le reste n'est que villégiature »...

     

    Photo (8e de finale France-Espagne au centre culturel espagnol) : Le Coati






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