-
Par Chachlik le 14 Avril 2008 à 18:55
Je l'ai écrit il y a longtemps. Driss est mort un jour au Maroc, bêtement, sur le bas côté d'une route, pas même tué par une roadside bomb... Simplement fauché par une voiture folle...Il était le photographe de Larache comme Javed Jafferji est le photographe de Zanzibar...
Parfois je songe qu'entre un Javelot (Pierre de son prénom) et un Javed, il n'y a qu'une histoire de pseudonyme. Et puis, je me dis non, ce n'est pas possible, Pierre serait incapable de faire des images si convenues de Stone Town.
Driss était un photographe à l'ancienne. Un type capable de s'éclater à tirer le portrait d'une mariée moche comme une tarte à la crème ou de s'appesantir sur des visages de rifaines burinés par les vents d'Occident.
Il me faisait souvent penser à un chameau avec sa tête triste et voutée. Au nombre réduit de bosses, un chameau plutôt dromadaire mais avec cette particularité propre à tous les camélidés : une soif inextinguible. La soif qui tue.
Driss en quelques décennies a peint au nitrate d'argent le portrait d'une ville. Une ville hispano-mauresque. Sa ville dont il était le roi incontesté. Un roi tenté par la bouffonnerie, un roi pauvre, un roi sans château... Un roi dénué de toute malice. Un roi qui n'en aurait jamais le titre.
Il a accumulé des milliers de négatifs inutiles. Il a décrit son monde tel qu'il le percevait avec en renfort de sa folie, un trop plein d'alcool qui dénotait tout à la fois ses faiblesses et la preuve de sa liberté.
Je suis revenu de Zanzibar un brin déçu. C'est l'époque et mon âge qui veulent cela. Je ne suis plus capable de m'extasier sur des pierres, si vieilles et si belles soient-elles et je n'ai jamais su prendre en photo les gens à la dérobée.
Il faisait trop chaud dans la ville des pierres et puis mon égocentrisme a finit par se tarir... Mes reflets, parabole transparente d'un besoin à me projeter dans un ailleurs imaginaire, me lassent. Par contre, je ne me lasse pas de te photographier.
Ce que d'aucun ont dédié à une ville, j'aimerais le consacrer à tes yeux, à ton sourire, à tes doutes... Je veux laisser au monde ta joie de vivre quand elle arrive, tes larmes et ta tristesse si elles doivent advenir.
Je n'ai rien compris à Zanzibar ni au charme qu'on lui prête. Je n'ai compris qu'une chose à mon retour vers la réalité... Driss et Pierre l'avait saisi avant moi : on ne photographie bien (c'est-à-dire qu'on enregistre avec un appareil ou sa cervelle) que ce que l'on aime...
Je t'aime, je te tire le portrait. La morale est simple, elle me convient.
Je t'aime trop tu sembles parfois penser...
Laissons donc aux images, c'est-à-dire à l'éphémère, à nos mémoires futiles, le soin de trancher.
Et le mariage ?
On y songe... On y songe... Entre deux estivales ondées...
Phot (reflet à Stone-Town, Zanzibar) : Le Coati
4 commentaires -
Par Chachlik le 2 Mars 2007 à 20:37
Je n'ai rien oublié.... Rien ni personne... Je garde des rancunes tenaces et des pièges a rats plein ma besace... Simplement en ce moment la vie me happe ailleurs... alors, c'est ailleurs que je me rend... Je reviendrais bien un jour en France, j'y prendrais femme puisque la mienne ne voulait plus vraiment de moi, j'y ferrais peut-etre même des enfants si je trouve une conjointe assez dingue pour vouloir se reproduire en géneral et avec moi en prime...
>>>
En attendant, je poursuis des expériences photo... Et a la traditionnelle photo du non moins traditionnel repas de noël (avec les couleurs criardes de la moutarde Picadilly, la gueule rougeaude des convives(qui etait loin d'etre les pires convives pour cette fete que j'abomine ordinairement), les traces cradingues de doigts et de tanin sur les verres de picrates), j'ai préféré subsituer ce beau BW en 400 TrYx : la noblesse du grain, des contrastes acceptables et puis un cadrage (secret secret) original... De quoi garder de bons souvenirs... Rien qu'on ne puisse regretter ensuite.
Photo : Le Coati
4 commentaires -
Par Chachlik le 6 Décembre 2006 à 18:47
Yann-Arthus, cette photo qui n'arrive pas à la hauteur de la cheville de ton talent ne t'es pas dédiée. Je l'ai bricolée avec les moyens du bord parce que faute de pognon, je n'avais pas les moyens de louer un bi-moteur et le matériel adéquat. Ceci étant, ça peut m'intéresser la photo aérienne.... A terme. et ne me prenez pas pour un jaloux, hein, bande de teignes (pour pas rimer avec poux, ç'aurait été trop facile).
Photo (expérience dans un coucou datant de la révolte des Mau-Mau) : Le Coati
8 commentaires -
Par Chachlik le 24 Juillet 2006 à 18:26
Considérant qu'on ne se déconsidère pas à regarder sous les jupes des filles...
Considérant, qu'il faut absolument qu'elles portent des culottes Petit bateau dans ce genre d'expérience.
Considérant que je commence désormais une séquence "reflets de femmes" dans les flaques reconnaissantes..
Considérant que je trouve désormais des modèles conciliants à chaque coin de rue.
Considérant que l'Afrique est en ce domaine une Terra Incognita mais tellement mystérieuse...
Je vais désormais m'escrimer à shooter des Massaïs simplement attifées d'une culotte
Petit bateau dans les flaques boueuses de l'Afrique Kiswahili...
Sinon, pourvu que ça pleuve.
Photo : (reflet Rougemariesque) : Le Coati
10 commentaires -
Par Chachlik le 26 Avril 2006 à 12:02
Catastroche. Il parait que c'est une histoire de voile qui s'est voilé. Mais alors là, c'est surtout une vraie merde. J'avais déjà plus d'appareil digne de ce nom. Là, je n'en ai plus du tout.
Raah, j'enrage. Etre dépendant d'une machine, c'est quand même de la plus haute fantaisie. Pour aujourd'hui, ça va, il fait pas beau... Mais pour immortaliser demain, ce grand jour où l'humanité reconnaissante se prosterne à vos panards, ça va être coton.
J'en grille une cigarette tellement ça m'exaspère. Un Chach sans appareil, c'est comme un marié sans alliance.
D'ailleurs, j'ai perdu mon alliance y a quatre cinq mois, ça m'a même pas fait cet effet.
Là, je me sens nu.
Photo : (autosuggestion en verre miroir) : Le Coati
10 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique