• Les Minables II

    L'Autre
    L'Autre, 1 mètre 77, quarante cinq piges, plutôt cinquante, gros bonhomme (96 kilos) antipathique. Des bras de rocker parvenu, famille populo-poujadiste de Montrouge. Jamais content de rien, ces gens-là...
    Il l'ont pas aidé les parents, parce qu'il a vraiment une sale gueule, une sale tronche... pupilles divagantes inexpressives, avec ça, méchant comme un intégriste.
    L'Autre, pas politique pour deux sous... patron de bar.
    Parle jamais que de tout, comprend rien en général.
    L'Autre, rusé, charognard, un vrai chacal, son zinc vaut de l'or. Voudrait investir dans le chromé version Davidson 1690 Electra glide Screanin'Eagle en persuadant ceux qu'ils croient être ses potes qu'il va faire là oeuvre de mécène. La moto, un art ? Maigre encore, alors !
    Dans l'vrai, l'Autre, c'est juste un pauv'mec plein aux as que personne n'a jamais pu piffer... triste sucker !
    L'autre, minable par connerie. La connerie reste humaine, c'est sa vie qui l'est plus : de plus en plus rare de pouvoir se payer des amis sûrs... impossible de s'acheter une cervelle en or !
    Alors l'Autre, le malheur dubitatif, y s'raccroche à son zinc qui l'a jamais trahi. Ah ça l'Autre, il l'aime son zinc. Il aime ses chaises de bar, il aime ses tables de bar, il aime ses verres, il aime sa bière... un goût de chiotte qu'on banque une fortune. L'Autre y déteste les clients qui boivent un café et restent des heures à ses tables... Les clients angliches, espingouins, et niakoués...
    L'Autre a en abomination les sorbonnards, les jussieuistes, les branleriens...
    Paradoxalement, l'Autre aime les femmes, même les femmes niakouées ou Espingouines. Et l'Autre ne déteste pas les arabes.
    Y'a jamais cent pour cent de saloperie dans une sale gueule.
    Mais voilà, l'Autre, Charlus pour le blaze, a des ampoules plein les panards... tous les jours ses pieds enflent un peu plus... Alors pourquoi donc que l'Autre y s'escrime à foutre ces tiagues trop petites ?
    Ah les tiagues, c'est toute sa vie de môme. Maintenant, la vie est moche. Et y a plus que l'enfance comme vestige des temps heureux. L'enfance et la moto. Un rêve de môme.
    Ouais mais la vie est chienne !
    Grogne ! L'Autre !
    GRRR !
    Mord ! L'Autre
    Aïe !?!
    GRRR... AÏE !
    GRRRAILLE ! L'Autre ! Graille ! Bouffe leur la tune ! Y'en a jamais assez !
    Graille ! Graille ! T'as pas la chance, mais le fond du commerce est bon. Fais gaffe quand même l'Autre, parfois les chiens bouffent la main du maître.
    GRRR !
    Aïe !


    L'Homme
    Trente six printemps pas assumés... une caricature de sportif et d'homophilie inavouée.
    L'Homme est grand (1 mètre 82), ventru (88 kilos), propre sur lui, polo Lacoste, pantalons écrus ou crèmes... sale tronche d'aryen.
    En vrai, juif converti au catholicisme. C'est du moins ce qu'il dit.
    Famille ruinée, noblesse déchue, château dans le Nord, tout ce qui reste du patrimoine... c'est ce qu'il dit encore.
    Education de soudard, barbare immonde, sanglier de salons. Après lui, les canapés ne repoussent jamais. Cette fois, c'est Lui, (enfin Lydian) qui le dit. Et Lui parle d'expérience, un Haut-marbuzet sur un canapé beige, ça n'est pas l'idéal.
    Dans la vie, l'Homme vit au crochet de mignons occasionnels ou plus réguliers.
    L'Homme est notoirement entretenu par une bande de minets hypocondricagneux fascinés par son aura “philosophico-philantropique.”
    Féaux ce roi est ridicule !
    Pas grave ! L'Homme s'arrange toujours pour apparaître comme un “vrai Man” dans ses histoires de cul.
    L'Homme a aussi des couilles comme des baobabs. Il s'en vante suffisamment.
    Lui, Lydian n'a pas vérifié cet état des choses. A la vérité Lui s'en fout. Pourtant avant, ils se connaissaient bien. A l'époque, ils s'appréciaient... chastement comme on dit. Trop chastement au goût de l'Homme !
    L'Homme ne l'avouera jamais, mais ça fait longtemps qu'il aimerait lui mettre son dard au Lydian... Fiuck ! Fiuck ! Fiuck !
    Mais L'Homme utilise toujours des détours pour arriver à ses fins. Exemple : au lieu de dire à un petit cul, “j'ai envie de t'enculer.” L'Homme va parler de son aversion pour l'idée de couple en général. Couples hétéros, couples homos, même combat ! Toujours une façon de se retirer de la vie... et le petit cul subjugué a même pas remarqué qu'il avait une main dans le slip. Faut dire que l'Homme aime biaiser !
    C'est son grand truc biaiser. Et pour bien biaiser, il faut philosopher. L'Homme a donc lu Lévinas, Lévi-Strauss, Derrida, Deleuze et Socrate... (Traduit par Platon.)
    Aime Socrate et Deleuze, ne déteste pas Lévinas, Derrida l'a déçu.
    Lévi-Strauss n'est pas un philosophe !
    L'Homme, malgré des rides en progression, est encore un jeune snob. Il base les fondements de sa philosophie sur la taille des couilles de ses contemporains. Ces couilles là, il s'entend, sont des couilles philosophiques.
    Philosophiquement parlant, l'Homme est vraiment couillu.
    A l'inverse, Mitterrand n'a pas eu de couilles à l'époque de l‘affaire Touvier.
    Idem pour Bernard Henri dans l'affaire Bosnie.
    Chevènement les a toutes petites sur l'Europe ou les sans-papiers.
    Les Socialos en général, les ont microscopiques à propos des privatisations déguisées ou quand ils votent comme un seul homme les mesures Sarkozy.
    Quant au jury de l'Agrègue philo (des gérontes mandarinaux !) qui l'ont recalé (encore !) le mois dernier, ce sont des eunuques impuissants. L'Homme réserve une mention spéciale aux juifs qui ont peur de se convertir au catholicisme : ils ont des loubes de tafioles.

    L'Homme minable par excès de couilles... N'a pas tort tout le temps mais est trop mythomane pour être vraiment intelligent... rêve de gloires futures, mais a déjà trente sept ans.
    N'embobine que les rencontres d'un soir.... Aimerait qu'on l'écoute... pour ce qu'il est vraiment... voudrait qu'on le prenne pour une réincarnation d'Althusser.

    L'Homme, Cristophéro, nom d'emprunt, profondément malheureux quand il décharge dans le cul d'un minet et se rend à l'évidence qu'il aime ça...
    Et mal, vraiment mal dans ses Docside Sébago qui sentent les apparences.
    L'Homme, au fond s'il le pouvait il aimerait les Palmes, le Nobel, le Goncourt, même ou un brouillon de Culture... enfin les honneurs quoi !
    On cesserait de se préoccuper de sa sexualité. Il serait quelqu'un d'acceptable... acceptable. C'est dur d'être accepté en ce bas monde... Et pour les Hommes aussi la vie est chienne... GRRR
    Aïe !

    A suivre...



    Texte : Wlad Coati et CD

  • Commentaires

    1
    Dimanche 4 Décembre 2005 à 16:21
    Ou l'on découvre
    l'homme et l'autre
    2
    Dimanche 4 Décembre 2005 à 16:21
    Pas forcément
    des gens sympatiques
    3
    Dimanche 4 Décembre 2005 à 16:22
    Mais y a jamais
    cent pour cent de saloperie dans une sale gueule...
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