• Vieilles vignes


    Hier soir, on s'est enquillé un Seilly, vin du pistolet d'Obernai. Un Alsace sec mais rond qui fait de jolies cuisses sur le verre. L'histoire de ce vin d'Alsace dont le nom est une marque déposée unique est fort sympathique. Un beau matin de 1562, tout guilleret, l'empereur
    Ferdinand Ier se pointe à Obernai pour une visite de courtoisie. Y a là tous le gratin de la ville, édiles, curés, bourgeois, etc.... Et puis les Obernois sont plutôt du style flattés par cet hôte de marque. Alors, ils ne font pas trop les chiens et ils font goûter à l'Empereur un de leurs nombreux vins (qui comme chacun sait sont renommés dans tout l'Empire). L'Empereur le trouve fort à son goût du genre, exquis. L'histoire pourrait s'arrêter là. Tout le monde il a bu, tout le monde il est content. Mais un drame couve.

    Tout jouasse et peu diplomate, le Maire de la ville, ne peut pas s'empêcher de faire savoir au Ferdinand que certes, ce vin est bon, mais que tout bon Obernois dispose dans sa cave d'un vin encore meilleur, mais strictement réservé à sa propre consommation. On imagine sans mal la tronche du Ferdinand. Là, il a dû la jouer super indigné... (En fait, il est vexé de n'avoir pu goûter au breuvage et dans sa caboche il a dit "Ah ouais alors comme ça, bande de rats, vous me filez votre piquette et vous vous gardez le nectar pour vous !")

    Bon, bref, notre Empereur leur fait un gros scandale des familles mais sans quand
    même la jouer Attila (c'est ça la mansuétude des mecs qui ont de la prestance. Il pourrait zigouiller tout un village mais, non, il préfère "être grand seigneur")

    Re bon bref : Alors, il a brusquement sorti son pistolet et.... Il l'a donné au Maire d'Obernai. Puis il ajouté ces quelques paroles de recommandation : "je vous offre mon flingos (une vieille pétoire à silex sans doute)... Vous l'offrirez à votre tour, si d'aventure vous rencontrez un jour quelqu'un de plus effronté que vous ne l'êtes ! A bon entendeur salud". Et puis, Ferdinand s'en est retourné dans son château de carte postale, les sourcils en bataille et l'estomac frustré, sans avoir jamais goûté au vrai bon vin d'Obernai.

    Depuis ce jour, le vin que les Obernois boivent eux-mêmes s'appelle "Vin du Pistolet d'Obernai". Bon, et puis la pub est passé par là. Et puis on peut nous aussi, le boire nous-même, même si on vient de Trifouillis-Les-Oies. Bon et puis, il est gouteux comme une pierre à poudre, ah ça c'est sûr, M'sieur l'Empereur.

    Photo : (vignes à proximité d'Obernai avec la photo viellie par le bout de ficelle lunette, tendance Jeunet que je hais) : Le Coati

  • Commentaires

    1
    Vendredi 11 Novembre 2005 à 12:38
    Bon alors
    ce n'est pas une histoire de pricrate
    2
    Vendredi 11 Novembre 2005 à 12:38
    C'est une histoire de susceptibilité
    mal placé...
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