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    Il est donc probable que l'on en a plus pour très longtemps à tenir... Cette histoire d'abeilles en pleine évanescence lu entre les lignes d'un journaliste occasionnel officiant sur ce serveur bloggesque a achevé de me convaincre....

    Depuis, j'en ai entendu parler ailleurs et malgré le peu d'empressement de la presse vendue au grand capital à reproduire la disparition d'1,5milliard d'abeilles comme une une info majeure, je sais qu'il y a là matière à s'inquiéter...

    Imaginons un monde sans pollinisation des fleurs. Il n'y aurait plus guère de monde. Du moins, pas celui que l'on connait actuellement.

    Imaginons donc une apocalypse où en lieu et place des abeilles néfastes de l'Exorciste, ce soit leur disparition qui cause finalement notre propre perte.

    Je vous passerais mes considérations sur le développement insoutenable que quelques pays font aujourd'hui courir au reste de la planète... Je passerais sur la stupidité imbécile de nos Citizen Kane post-moderne et leur incapacité à saisir le monde dans toute sa complexité, son histoire, ses paradoxes... Je passerais sur ces nazes qui n'ont pour seule philosophie que profit et la jouissance immediate : un gros larfeuille et une gousse de sperme pour effrayer les classes laborieuses... Le tout servi par la soif de laisser un nom dans l'histoire.
    Vous êtes mignons tout plein... Encore faudra-t-il quelqu'un pour raconter cette histoire...

    Je passerais parce qu'au fond, je m'en branle... Même une extinction massive d'espèces en laisserait quelques unes sur le bord de la route, prêtes à reprendre le flambeau de la course pour l'évolution. Et malgré notre intelligence nous ne ferront sans doute pas partie des lauréates... Je cause espèces, bande de buffles !!!

    C'est marrant mais là encore, cela ne me fait ni chaud ni froid...

    Demain les chiens !!!

    On y revient....

    Photo (Inferno) : Le Coati


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    Oui, on dit que l'Hydre avec ses caboches hideuses avait la faculté de se régénérer à moins que l'on ne tranche ses trois têtes d'un coup... L'hydre c'est aussi un animacule du genre microscopique. Un sorte d'anémone des étangs glauques.

    La nature est bien étrange.

    Ma chienne a bien pondu l'autre matin quinze têtineurs braillant toute leur hargne de n'avoir pas échappé à la conception. Maintenant, ils existent et il faut lutter pour ce putain de droit canin : slurp slurp waf waf... Pourtant, quatre ont déjà été lésés de ce droit et je les retrouve le soir, raides comme la saillie de Brel. Blanc comme une pâquerette de Cergy...

    La nature, c'est aussi ces mouches à profusion sur une carcasse de gnou. Elles pondent leurs œufs pendant qu'un vautour nain se régale des chairs en voie de putréfaction. Le vautour avale sans compter, y compris les œufs à peine éclos. Il aime.

    On se complait, Matatu grégaires, du spectacle d'une bande de jeunes guépards baffrant comme des gorets une antilope malchanceuse... Sans se douter semble-t-il que notre admirable félin est un animal fragile. Notre conception de la prédation est biaisée par notre rapport au pouvoir, à l'argent, aux connards qui veulent exister coûte que coûte... Nous même sommes des prédateurs honteux. On s'évertue à glorifier une sauvagerie animale sans jamais faire le lien avec nos propres pulsions de mort...

    Moi, je tiens mon rang et si j'existe, c'est en silence.

    La nature est profondément inégalitaire. Mais il faut bien avouer qu'on a su en nos froides contrées porter l'inégalité au rang du noble art.

    Les quelques amis rencontrés ici s'en vont. En général l'explication tient en peu de mots : ils ont ailleurs un couple à sauver... du spleen, de la géographie, de la débandade, de l'expatriation.

    Mais, ce faisant, ils s'humanisent même si dans le même temps, ils inégalisent le son de ma voix, rendent mes lacrymales sensibles, me poussent à faire des choses stupides et violentes : la nostalgie, un picon-bière, un coup de boulle, un laguiole... Et puis les accélarations de ma bétaillère sur Jomo Kenyatta Avenue.

    Je n'ai jamais vraiment tenté de sauver mon amour. En termes d'humanité, je suis resté un barbare. Un barbare aimable certes, mais barbare quand même, avec toutes les bornes que j'ai posé au quatre coin de mon crâne. Tenez, un seul exemple : un barbare ne sait pas se taire. La diplomatie lui est étrangère. Il n'a pas d'inhibition. Simplement mais pas toujours avec simplicité, il dit tout. Il raconte. Il s'exhibe. Il n'a pas vraiment conscience de la portée de ses paroles. Mais tout dire, tout raconter, n'avoir aucun tabou, ce n'est pas forcément un gage d'humanité. En tout cas, l'humanité n'y est pas prête.

    Bref, à défaut de posséder trois têtes : une pour agir, une pour réfléchir, une pour aimer, j'aurais bien aimé disposer d'un cœur de rechange afin de remplacer le cailloux qui me tient lieu de pompe....

    Autrement, Silvia est jalouse et j'ai parfois envie de renouer avec Mouche, Crochet et Peter Pan... Histoire enfin de rencontrer Wendy.

     

    Photo : (mouches, carcasses et charognard... Masaï Mara le Week-end dernier) : Le Coati


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    A l'évidence j'emprunte le titre au sieur Simak.

    Mais ici la réalité est loin d'être évidence. Ils sont là à même la street, l'asphalte rivée au coussinet... Des trognes hurleuses pour seule harangue.

    Ils se pourlèchent ; de babines et de reconnaissance.

    Ils sont nés là où ça caille, là où c'est moche et noir, là où ça pue la ville. Ils sont sans pitié, habitués à défendre, en griffes et en crocs, le bout de gras des dépotoirs. Mais, funérailles, ils font honneurs à nos déchets....

    La bande est leur seul horizon. Ils ont renoué avec, comme par instinct. La bande est sans foi ni loi. Avec nos ornières, on pourrait dire que la bande est cruelle. Mais la bande offre aussi un peu de sécurité, de la châleur, du réconfort. Et oui les chiens se lèchent aussi... Et puis, ils leur arrivent même de se poser des questions : qu'est-ce qu'une cité ? Qu'est-ce qu'un Sapiens ? Qu'est-ce que la guerre...

    La bande, c'est ce qui reste quand toute idée de civilisation a disparu.

    J'ai bien compris que les quinze affreux gnomes de ma Rosa nés l'avant-veille ne connaîtraient pas le même destin que les ienches de la ville interlope.

    Ceux-là, même en terre africaine, sont nés dans un havre où le maître éprouve parfois plus de tendresse pour les bêtes dites serviles que pour le genre dit humain.

    Mais le maître est naïf. En agissant de la sorte, il va produire des cabots bobos... des corniauds heureux sous leur bulle. Des innocents aux pattes pleines de courses épiques. Des privilégiés du genre canin. Ceux-là qui, s'ils veulent un jour se confronter aux plaisirs canailles, devront affronter la rue... Renouer avec la bande... et ce faisant apprendre aussi à combattre.

    Equation insolvable... Demain, les chiens n'auraient donc pas plus d'avenir ?

    Aujourd'hui déjà, demain sans doute, quelques Hommes se lèvent, se lèveront pour agir dans ces territoire No Man's land, histoire de prêter assistance aux chiens perdus, aux chiens déplacés, aux chiens maltraités. A coup de subventions, de programmes alimentaires, de distribution de médicaments, il sauront comment palier à l'essentiel, sans jamais pouvoir résoudre le fond du problème.

    Quant à ceux qui croient encore que je n'évoque ici que le destin des chiens, je ne saurais trop leur conseiller de porter un collier, juste pour voir l'effet que ça fait... ou de relire l'histoire de Diogène, maître ès-cynisme qui du haut de son tonneau aboyait quelques vérités aux hommes.

    Parce qu'autrement, demain les chiens, par jeu, viendront s'enquérir de la santé de l'arbre... Les doutes levés, ils soulèveront doucement la patte histoire de pisser tranquille contre son tronc.

    Les chiens, les chiennes, le registre est facile à manier. Je l'admet... chiens galeux, chiens serviles, chiens de sa chienne, chiens d'infidèles, chien de faïence, chien des Baskerville, chiendent... demain, les chiens, toutes babines retroussés, sortiront de l'anonymat... Ce jour-là on ne pourra pas faire comme si on ne savait pas...

     

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    Sinon, Youri ou Patrice sont partis et je n'ai même pas su leur dire vraiment combien ils allaient me manquer... C'est égoïste l'amitié. Cela comporte une bonne dose de solitude à combler, une forte charge d'amour platonique et puis quelques idées en partage, des rêves d'îles méditerranéennes ou la tièdeur d'une bière mousseuse en communion.

    Il ne me reste deux potes de bringue et de joyeuse nuité : Bruno et Angela...
    Et puis un de ces amours possibles, une branche à laquelle se raccrocher... Ah Silvia est-ce que tu te souviens encore du temps de ta jeunesse. Et le « quando, belta splendea » qui suivait ? Et toi Huda Ali, te reverrais-je et pour combien de temps ? Un jour ? Un mois ? Une seconde ?

    Tant pis si on ne s'en souvient pas d'ailleurs, il reste au moins le nom d'un léopard casanovien pour ranimer notre mémoire. Un léopard filou, un drôle de félin. Au fond une belle manière de conclure sur un sujet dédié aux chiens.

     

    Photo : entre chiens et chat, Le Coati


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