Je suis rentré un jour, la tête en vrac... Bourré d'idées rebelles et d'images intranscriptibles en photo... D'abord, les jupes attrayantes des filles, leurs grands yeux noirs ou clairs mais surtout leur insolence dans le regard et la façon qu'elles ont de vous toiser, de vous évaluer, finalement de juger à distance si vous en valez ou non le coup...
Ensuite, il y a les barrages de l'armée, nombreux et dont on aimerait témoigner pour montrer combien le pays est de nouveau à cran, mais, après deux ou trois tentatives et les admonestations nerveuses des militaires, j'ai sagement renoncé à leur tirer le portrait...
Enfin, ce n'est qu'un apparent paradoxe, j'aurais aimé pouvoir montrer en image le visage de l'insoussiance, grande leçon de résistance de cette jeunesse libanaise qui mange la vie à pleine dent...
J'ai rencontré à Tripoli un vieux baroudeur français qui écrit des guides de voyage (je ne dirais pas lesquels, ah ah), je lui disais combien je trouvais Tripoli ennuyeuse (on peut pas y boire une goutte le soir) et en même temps si grouillante de vie. Il m'a regardé longuement puis faisant mine d'hésiter, il a dit : "c'est con de dire ça, ça va faire un peu stéréotype, mais, eux, ils sont vivants, c'est nous qui sommes morts..."
J'aimerais pourvoir démentir cette réflexion. Il vous reste un an pour me prouver le contraire.
Chach, Bob Coati et tutti quanti
Photo : (détail en réflection d'immeubles, l'un détruit, l'autre reconstruit, quartier Hamra, Beyrouth) : Le Coati
contente de ton retour