• Ma part des choses

    Je m'appelle Il Diavolo... Alors oui, je sens le souffre, j'ai la langue de Lilith, j'ai du poil sur les pattes pareilles au Lycaon mais, je n'aime qu'une chose et je continuerais, quand bien même je perdrais dans la bataille mes canines bien acérées.

    Ce que j'aime est un besoin bien senti pour lequel je sais me réveiller la nuit. Je suis là sans rival car sa variante pamphlet est mon dada : j'aime écrire mes nuits et mes jours, enfer et contre tout.

    Ecrire, cela veut dire « raconter des vérités enfouies... Narrer des combats sans vainqueur, aplanir le sol des gladiateurs »... Attendre aussi. Epier bien sûr, parier sur le hasard ou sur la lassitude. Je ne me souviens plus qui a dit que celle-là écrivait comme un panard. Mais cette évidence répétée en devenait redondance, elle prenait force de loi, elle incarnait la référence du mauvais goût. Malgré tout le mépris que celle-là m'a inspiré, je ne l'ai jamais dégommé sur ce point. Pour moi, son absence d'émoi valait absolution. Oui, elle caractérisait peut-être l'idée même du désintérêt mais, elle avait un style...

    Ce faisant, la montre tourne... Même infernale, il faut aussi savoir parler d'autre chose.

    Je suis hâbleur, menteur, charmeur... Il m'est même à l'occasion arrivé de voler quelques trophées... Je n'en retire pas de fierté. J'ai dans l'âme des histoires qui ne me regardent pas toujours. Je n'aime rien d'autre qu'inventer ces sornettes qui sont autant de miroirs de la réalité. Mais j'ai aussi dans mes cordes des vérités toutes crues... Qu'on me parle cuisine et tambouille et j'en aurais à revendre. Il faut dire que je suis le fruit d'une mythologie ancienne qui peut-être trouve ses racines à Mycènes. J'ai joué de la flutte sans accord et sans droit de passage. Au moins ai-je usé du Je.

    Je pourrais m'appeler Pan parce que Pan est panthéiste, qu'il a empeste comme bouc et qu'il aime les nymphes des forêts... les lointaines, les éthérées, les nubiles.... Mais Pan est bon bougre alors que moi, j'ai dans mes réserves des trésors remâchées... Je n'oublie jamais. Je suis vindicatif.... ça me perd, ça ne me rend pas aimable.... Et l'œil pour œil, je le double d'un croche-dalle vers les enfers détestables...

    Personne ne me croit mais je sais haïr à hauteur de l'amour que je peux (quand je l'ai choisi) porter. Avec application et dévotion.

    Je n'ai peur de rien car, je ne crois pas en Dieu et n'ai (presque) personne à qui tenir. Je n'ai même pas peur de moi car je compte sur mon manichéisme pour faire la part des choses.

    Ce que j'aime passionnément, je le blesse un peu parfois mais je ne le brûle pas : eh eh suicidaire mais pas pyromane. Tout le contraire des fausses idoles qui écrivent sans tripes ni passion. Pour ces derniers artefacts, je n'ai rien inventé, je me contente de relire l'histoire de l'inquisition.

    Depuis l'aube des temps, j'ai deux trois types de personnes dans le nez... On verra donc si mon nez sait se tenir au loin derrière les savanes... Il est possible aussi qu'à force de sentir l'air empuantit, il décide une fois pour toute de se lancer dans les guerres de fragrance...

    De toute façon, il n'est jamais sûr que le diable soit celui qui sente le plus mauvais.

     

     

    Photo (panthéisme musical luxembourgeois) : Le Coati


  • Commentaires

    1
    Jeudi 25 Mai 2006 à 05:20
    Nouveau et petit
    pouvoir
    2
    Jeudi 25 Mai 2006 à 05:21
    Limiter
    pour mieux régner...
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    3
    Jeudi 25 Mai 2006 à 05:22
    Car mieux vaut
    un royaume sans roi qu'une tête décapitée...
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