• Il vient un moment où les mots ne sont plus les mots mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se donnent bonne conscience. Les paroles s'envolent comme des notes de musiques un soir mauve... Les écrits restent. Ceux-là resteront... Et d'autres suivront pour le meilleur, le pire, le neutre. Parce qu'il ne faut pas écrire en état de colère, je sais aussi que ce qui rend méchant est toujours dû à une forme d'infériorité... Une petite taille, un voix fluette, une défectuosité quelconque des organes.

    Et puis, il y a d'autres choses qui rendent rance comme un beurre de barate moisi sous des aisselles. L'attention que l'on ne vous porte pas mais que l'on réserve à quelqu'un d'autre.

    Mais la vérité, la seule foutue vérité qui vaille, c'est que les intrigues de cul de basse-fosse sont toujours portées par ceux qui aiment s'y rouler... Le nez dans la fiente de volaille, j'ai rencontré une experte en la matière. Elle aime ça autant que le french cancan. Bien sûr, en cherchant dans les tréfonds, on trouvera un reste d'innocence, un souvenir où la petite fille n'était pas encore fannée.

    Et puis, il en va des fleurs comme des Hommes, certaines finissent en mauvaise graine.

    Mais tout se lave à l'eau vive. Ou tout simplement en faisant ses valises. Je quitte Paris demain matin, les malles bien ordonnées... Un peu de Liban, un peu de Marseille, un peu de Bretagne, un peu d'Islande enfin... et puis Adios...

    C'est dingue le nombre de gens que je ne regrette déjà plus...

    Evidemment, il y a les exceptions.

     

    Photo : (volutes de notes éthérées) : Le Coati

     

     

     

     

     


    4 commentaires
  • - Allo ?!
    - Ouais Pronto...
    - Ça va ?
    - Accouches gamin ! Qu'est-ce que t'as encore fait comme connerie ?
    - Je me suis teint les cheveux en noir
    - Ça pour une connerie, c'est une connerie. Hostia ! Et pourquoi est-ce que t'as fait ça ?
    - Je sais pas. Tu sais y a jamais une seule bonne raison. Simplement, tu te réveilles un beau matin, tu te regardes dans la glace et tu vois tous ces putains de cheveux blancs qui te graillent le sommet. Alors tu te dis « Holà poivre et sel y serait temps que ça change ! »
    - Drôle de raison...
    - Non mais y aussi que quand t'as envie de séduire une genette, tu te persuades que c'est mieux de rajeunir...
    - Non mais t'as quel âge ?
    - 35 ans...
    - Je sais pauv' truffe. Je voulais dire t'as quel âge pour croire à pareilles sornettes...
    - Ma cervelle a l'âge de mes artères...
    - Ah bien c'est rassurant alors parce que ça peut encore vouloir dire que t'as un coeur d'adolescent....
    - Tu comprends rien. La vraie raison, c'est un pari que je m'étais fait à moi-même. L'autre là avant qu'elle ne me laisse en plan, elle me tannait pour que je me teigne les cheveux... Soi-disant parce qu'en Russie, ça fait pas naturel un trentenaire avec des cheveux blancs.
    - Tu m'étonnes, ils sont tous blonds, limite albinos, là-bas...
    - Bref, je lui ai résisté. Et puis, du jour où elle s'est barrée, je me suis juré que je me teindrais les cheveux à la minute où je l'aurais enfin oublié...
    - Et alors, tu l'as enfin oublié ?
    - Pas tout à fait mais je suis sur la bonne voie...
    - Et alors, ça te fais quoi, d'avoir la tignasse peinte en noir ?
    - Je sais pas... ça fait bizarre, j'ai un peu l'impression d'avoir changé le papier peint sans être sûr qu'il va me plaire. Je les trouve un peu rouges mes cheveux noirs...
    - Si ça se trouve, ton coiffeur il t'a ajouté dans le mélange une teinture de gonzesse.
    - M'en parle pas... J'ai la honte, je me sens dans la peau d'un vieux beau...
    - T'es pas vieux !
    - Je sais, mais je veux dire que je sais avant l'heure ce que ça fait que de vouloir tricher avec le temps.
    - Bref et tu vas faire quoi ?

    - Attendre que le printemps s'installe, me balader en forêt, regarder les vieilles écorces qui se morfondent. Et puis après, j'irais sur les bords d'une mare et j'écouterais benoîtement les grenouilles se foutrent de ma gueule...

    Photo (un Chach avant la métamorphose) : Le Coati

    Sinon, la transparence n'existe pas... Pas plus que le vide intersidéral... Et j'aimerais toujours apprivoiser les apaches sauvages.

    Sinon, j'ai toujours aussi peur de l'avion et hormis l'excitation à défier les Dieux, il m'arrive même d'avoir peur pour les autres. La peur n'est pas un moteur, j'admets. Mais une bonne frayeur de temps en temps vaut mieux que de se ronger les ongles toutes les heures


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  • J'ai fait une grande découverte une nuit... Les cuites ont le même effet à Beyrouth qu'à Paris. Ce qui signifie qu'on se bourre a peu près la gueule de la même manière aux quatre coins de la planète.

    Bon, jusque-là, j'étais resté plutot sobre, donc, je suis evidemment absout.

    Ce soir, j'hésite quand même à recommencer... Parce que j'ai vécu hier une nuit hallucinée au volant d'un Hummer à conduire trois lascars raides bourrés jusque dans leur penate respective au prétexte que j'étais sans doute moins saoul qu'eux et qu'en ma qualité d'étranger, je risquais moins un PV dévastateur qu'eux-même...

    Dont act...

    Sinon, j'ai rencontré mon premier Beyrouti antipathique hier soir... En revanche, les filles à Beyrouth sont encore plus belles que dans le reste du Liban... C'est a dire qu'elles sont vraiment sompueuses...

    Sinon, les Syriens sont chaque jour plus detestés ici et les restes de l'attentat contre Rafic Hariri, le cratère impresionnant qui en résulte démontre mieux que les longs discours que ses assassins n'ont vraiment pas fait dans la dentelle et qu'ils bénéficiaient à l'évidence de complicité jusque dans les plus hautes sphères de l'Etat et de l'armée...

    Sinon, les claviers Quarty, c'est vraiment daubique, cela me fait metttre des Q a la place des A et inversement...

    Voilour, voilère....


    Photo : (près du front de mer, l'endroit où Rafic Hariri a été tué) : Le Coati


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  • Non de Dieu, je peux bien me montrer à différents moments de mon existence, sous des visages d'aventurier avenant ou d'amant pathétique, aujourd'hui, j'ai juste un mot à me dire : quand on est l'un ou l'autre, on loupe pas son avion : "ah le con, le con, le con, le con, le con, le con, le con !"

    Re départ demain... Mais c'est un billet qui me revient cher !

    Ah le con ! Nom de Dieu, le con !


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  • Y a des gens qui se raccrochent au ciel... Ils y voient leur avenir... Mais, il me semble que c'est un truc de mec... D'autres font plus confiance aux femmes : en elles, ils ressentent le passé, leur passé... ça, c'est un truc de bonne femme. Je me demande parfois s'il ne faut pas plus faire confiance au passé qu'à l'avenir... aux bonnes femmes qu'aux mecs....

    Photo : Le Coati


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