• J’ai slamé sur les murs toutes mes joies imbéciles
    Une nuit de printemps, un printemps immobile…

    J’ai slamé sur les murs des amours batifoles
    Avec quelques amis, armés de pots de colle

    J’ai slamé sur les murs, slameur sans le savoir
    Quelques dazibaos tristes pour seul exutoire…

    J’ai slamé sur les murs des Batignolles et d’ailleurs
    En souvenir de ces yeux qui firent mon bonheur

    J’ai slamé sur les murs et je slamerais encore
    Si j’avais certitude d’serrer ainsi ton corps

    J’ai slamé rageusement, j’ai slamé nerveusement
    J’ai slamé en nuit blanche, cotonneuse caboche
    Des mots éphémères de vilain p’tit gavroche
    J’étais gaillard ensuite de te faire firmament

    J’ai slamé sur les murs peints en papier mâché
    Où toutes nos joies imbéciles s’étaient évaporées
    Les murs se sont aigris, la peinture racornie
    J’ai slamé sur les murs en père pute avachit

    J’ai slamé sur les murs une dernière complainte
    Je voulais là te dires mes amours non feintes…
    Avec dans la mémoire le sourire de Gwyplaine
    J’ai slamé sur les murs ton nom et ton domaine

    J’ai slamé sur les murs, traîtresse nostalgie
    Tu me fiches des myriades de larmes alanguies

    J’ai slamé sur les murs et puis j’ai arrêté…
    De peur d’oublier que les murs sont en pierre
    Quand le cœur se compose de fibres nourricières
    J’ai slamé sur les murs mais je recommencerais
    Pour peu qu’un beau minois, de moi fasse son Trouvère
    Je slamerais damné jusqu’à l’heure dernière…
    Et s’il le faut, mon Dieu j’irais jusqu’en enfer
    Te dire ces rimes graciles mouillées par le tonnerre



    Explication : En 2001, j'ai rédigé une nouvelle (fiction) en l'honneur d'une jeune femme... Puis avec quelques amis, nous sommes allés coller le feuilleton sur les murs de la ville.  Toutes les nuits, nous allions rajouter une page du feuilleton. Le plus drôle, c'est qu'il nous est arrivé de rencontrer nos lectrices et nos lecteurs. Le texte présent, je viens de l'écrire aujourd'hui, à l'occasion de la naissance d'un groupe auquel j'appartiens : le French slam group.

     

    L'inspiration ne vient pourtant pas de la jeune femme de l'époque... J'admet, j'ai pensé à quelqu'un d'autre : ça commence par J, ça continue par W....


    La photo est de Pierre Javelot.


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  • Alors voilà, l'histoire est simple :

    John a couché avec Marguerite qui elle même a brouté toutes les touffes des passiflores. Helena, a trompé John avec Dieter qui se trouve en phase d'invertissement avancé, du moins quand Kevin est dans les parages. Lequel Kevin montre parfois son Sguègue en ligne à l'indifférence générale de tout un chacun. Tout un chacun est complètement engoncé dans la politique du spectacle, les petites mesquineries, les pseudo scoop, la curiosité malsaine...

    Pendant ce temps, Dieter Lumpen clame haut et fort à qui veut l'entendre qu'il n'aime pas le prolétariat.

    L'autre soir, la femme de Dominique, Ludmila s'est engueulée très fort avec Michael... ça a fait un ramdam du feu de Dieu dans les chaumières... Même qu'on en parlera encore dans trois semaines.

    Caroline déteste Pamela qui le lui rend bien. Mais Pamela sait qu'elle peut compter sur l'appui de Brandon depuis que Laeticia n'est plus amoureuse de lui.

    La brandade de morue de Brandon est prête mais un peu trop salée et puis franchement, nous, on y aurait pas adjoint des Harricots coco.

    La fin des harricots justifie les moyens des flatulences mais Chamil Bassaiev s'en fout maintenant qu'il est mort... D'autant que Luke skywalker ne marche plus sous le ciel. Il marche à l'ombre. C'est ça Dark Vador, casse-toi, tu pues !

    Cochise est au chômage et il se demande s'il ne va pas participer au blocage des universités avec Ludmila. Dominique ne le lui a jamais dit mais en secret, il aime Cochise d'un amour chaste et sincère.

    Une sale mouche tendance gros taon des famille a piqué le cul de cette grosse tanche de Marguerite, le soir où elle couchait avec John, qui franchement n'est lui même, pas franchement un canon. De cette histoire, on aurait pu dire que la mouche a joué la couche du moche.

    Une précision quand même : Marguerite est une vache. Une vraie et bonne génisse de Salers dans les Pyrénées.

    De toute façon, je pense qu'on tient là un bon scenario pour la série.

    PS : je jure sur ce qu'il me reste d'honneur que le but de ce billet n'est pas de blesser untel ou untel... Je n'ai pensé à personne en particulier et à tout le monde en général. Ce dont je veux parler est plutôt à méditer par rapport à cette phrase : Comment une souris peut-elle accoucher d'une montagne ? 

    Montage : le Coati.


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  • Non, vas pas faire une montagne avec un misérable petit tas de secrets.
    Quoi que tu penses des mystères d'Encelade.
    Taire vaut parfois tous les enceladements.

    Secret, c'est quoi ? Secret c'est quand on garde au coeur quelque satanée parcelle d'inconscient collectif.

    Secret, c'est doux aussi, c'est beau comme un passage, comme un trésor, comme une porte... Un secret, je peux vous dire un secret.

    Mais, si je vous le dis, ce n'en sera plus un.

    Qu'à cela ne tienne :
    J'aime Balzac quand il écrit : "l'amour préfère ordinairement les contrastes aux similitudes" même si je n'aime pas toujours Honoré.
    J'aime les sauces piquantes, la jupette des collégiennes japonaises, les étudiantes grévistes au sourire enjoleur, les salons de thé, les bars à bières, les coatis et les ratons laveurs, les radis, les poissons-chat, les moustaches en chocolat...

    J'aime aussi la tiédeurs des soirs d'été en Bretagne quand on boit l'apéro entre amis face à un aquarium de ciel empourpré. J'aime les nuits écarlates où, les joues furieuses, on débouche une bouteille d'Irancy. J'aime les volutes de fumée comme autant de poumons qui s'envolent. J'aime les lampions solides, les accordéons tristes, les froides nuits tropicales... J'aime mordre à pleine dent dans les fesses du bébé et pleurer plus fort que lui ensuite. J'aimerai une marionette qui ne fera pas semblant d'être siphonée, chiffonée ou démaquilée.

    J'aime en partage, j'aime en partance, j'aime mal...
    J'aime trop pour vraiment aimer mal...


    Photo : Le Coati.


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  • Bien ce qu'on veut mais y a des soirs où l'on désespèrerait un nonagénaire tellement on se sent vieux...

    La vieille crise de larme sans prévenir...

    L'idée que la dépression ça arrive pas qu'aux autres...

    L'envie d'arrêter de montrer qu'on est fort....

    Tout basarder...

    Et puis, se reprendre au matin...

    Texte : Le Coati


    11 commentaires

  • ... Vous savez c'est un peu comme ses bonshommes qui viennent de tromper bobonne pour la cent-septième fois et qui vous déclarent tous de go qu'ils n'y reviendront pas....
    C'est un peu comme l'alcoolo qui balance sa bouteille, la traitant de salope, jurant ses grands Dieu que "ça y est foutrecul", il commence un sevrage du tonnerre et qu'on "va voir ce qu'on a voir !" On le croirait privé de père et mère mais il n'a jamais fait que jeter une bouteille vide.
    C'est un peu comme ses grands enfants qui jouent dans les parkings, quand ils se sentent enfin seul et qui savent très bien qu'ils rejoueront ensemble.
    C'est un peu comme la mère qui ne peut s'empêcher d'éprouver de l'inquiétude pour son fils même quand il a dépassé les trente-cinq printemps.

    Le menteur, il peut pas se réprimer, c'est plus fort que lui : il faut qu'il mente. Il vous raconte des histoires de blogs qui s'autodétruisent, il vous fait pleurer dans les chaumières en dressant la liste de celles et ceux qui en ses lieux l'ont touché, marqué, intrigué, il vous tremblotte le mouchoir, les yeux genre larmoyant, et vous vous dites : "ça y est, cette fois, c'est la dernière, on ne le reverra plus, snif, snif"....

    Mais faut pas se fier aux menteurs...

    Comme son nom l'indique, le menteur ment...

    En réalité, c'est quand il ne ment pas que le menteur ment le plus : parce que là, foutrecouille, c'est plus dans sa nature : il se ment à soi-même... Et y a rien de plus terrible que de se mentir à soi-même. Le menteur ne ment donc pas pour faire du mal, il ment pour ne pas avoir à contredire son moi profond... Eh méditez-moi ça...


    Sinon, bonnes ouacances (mon avion décolle tout à l'heure)

    Sinon, bisous, toi, vénus de Milo

    Sinon, j'ai un ami d'enfance qui vingt-cinq ans après a repris contact avec moi en trouvant son nom sur ce blog... Comme quoi, y a parfois de vrais de contes de noël et ce truc, ce machin, ce bidule, là, y sert peut-être vraiment à quelque chose...

    Sinon rien... Ah si Voir Beyrouth et puis mûrir...


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