• A droite de la trainée, le ciel est dévolue aux croyants... A gauche, c'est un espace vierge, laissé aux athées, agnostiques et autres dubitatifs du bulbe. Nous sommes au XXIe siècle mais l'espace droit semble encore avoir de beaux jours devant lui. Il se pourrait même qu'il rogne encore un peu sur le gauche...

    Photo : (église et trainée d'avion au-dessus de Port-Louis) : Le Coati


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  • Une fleur de passiflore en Bretagne. Je viens tout juste de faire développer la photo. Dur d'offrir des bouquets à distance. Alors, je te dédie virtuellement cette fleur, f'm.

    Photo : Le Coati




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  • L'art de la joie est un livre qu'on peine à décrire. C'est un livre foisonnant où la sensualité la plus expressive côtoie une réflexion sur l'acceptation de sa propre exitence et bien sûr, celle des autres. C'est un livre cru où l'une jeune fille se donne en toute naïveté comme on découvre l'océan. C'est un livre fait des bruissements du siècle passé, les guerres, les découvertes, les arts, le sexe... évènements transposés par la conscience d'une seule femme, Modesta, hymne à la joie et à la féminité. C'est un livre dont le moralisme est banni, ce qui ne signifie pas que c'est un livre amoral. C'est un livre sur la Sicile en particulier et sur l'Italie en général et qui ne ressemble à aucun autre livre sur la Sicile en particulier ou sur l'Italie en général. C'est un véritable chef d'oeuvre, écrit par une femme morte en 1996 et qui a consacré plusieurs années de sa vie à la rédaction de cette oeuvre, devenue pour elle, une nécessité vitale. Elle est morte sans même savoir que son livre allait être publié. Goliarda Sapienza, est une écrivain dans la lignée de Lampedusa ou Pirandello, plus puissante que Schiashia... C'est une femme. Une femme en ce siècle... Une femme pour l'éternité qui nous a donné une clef pour comprendre un art difficile : l'art de la joie.


    Goliarda Sapienza, L'art de la Joie, éditions Viviane Hamy, Paris 2005, 24 euros

    PS : en tant que lecteur, j'adresse un grand remerciement aux éditions Viviane Hamy qui ont eu le courage de publier ce livre


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  • Alors voilà, imaginez : il y aurait cette 4X4 (louée) dont je me serais servi pour le compte d'une ONG pour emmener vivres et médicaments à des villages isolées d'Amérique Centrale (auparavant à Madagascar)... Il y aurait un bref moment de détente après huit heures de route. Et puis il y aurait mes fesses, bref, mon cul. Ce serait un cul imparfait mais ce serait le mien.

    Ce cul est dédié à toutes les discussions stériles pro ou anti 4x4 et qui pourrissent ce forum depuis des mois. Mon cul est blanc et cette absence de couleurs me va assez bien face au flot d'opinions tranchées, débiles, agressives et violentes que se lancent à longeur de journée les pros et les anti 4X4. Mon cul est un cul véritable mais c'est aussi un cul symbolique : en gros, j'ai le culot de dire à tous ces cuistres que j'en ai un peu ras-le-cul de toutes ces querelles de cul-de-basse-fosse. Mon attitude est certes un peu cucul... je sais bien qu'elle mène à un cul-de-sac et que la suite ne promet pas de culminer vers des hauteurs plus cultivées. Je veux culpabiliser personne mais seulement dire qu'il est temps que cesse ces histoires de cul-terreux sans parler de l'incursion, un brin cumulative, des Spam de trouducs... Quant à moi, je préfèrerais qu'on parle culotte ou déculotté plutôt que d'insignes récits de 4X4 dégonflées qui plus que la hausse de notre curseur révèlent davantage toute l'inculture de notre société. Et là, je vais aller me décapsuler une bière et la boire cul-sec en l'honneur des cucurbitacés dont la culture me passionne plus que ces controverses de cul-blanc... A propos cette critique vaut pour toutes les opinions sans nuance...

    Photo : Docteur Elisabeth Cuvellier

    PS : les parents d'enfants ou de très jeunes filles sont priés de les éloigner de ce blog... Les cumulo-nimbus menacent


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  • Chapitre X (plus présent que parfait) / Les préparatifs du black Féla<o:p />

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    Six heures du mat chez toi... Un jour comme les autres. Ailleurs dans cette ville, quelqu'un pense toujours à toi, la peur au ventre. C'est vrai qu'on pourrait bien t'oublier dans cette bluette. Parce que les projos, c'est pas trop ton truc. Toi, t'aimes le travail en finesse : le silence des ergs. Un Simoun caressant. La douceur des contes. Une fadeur Bambara. Toi tu apprécies le bel ouvrage ; celui des tordus qui n'a de tortueux que les tortures occasionnées. <o:p />


    Une résurgence d'Afrique ? Une torpeur de spadassins ? l'adieu aux ordres ? Qu'en sais-le Black Féla, Hell's Angel de pacotille, que tu te dis à la troisième personne ? Et qu'importe !<o:p>

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    Ne demeure que des questions sans réponses. Une semaine que tu t'escrimes à relire ce foutu dossier. Vingt fois que tu retournes les photos dans tous les sens. Pas d'erreurs. Ton chargé d'affaire est bel et bien ravagé. A la section Bon Dieu de malade mental, il terminerait major de promo.

    Mais un boulot est un boulot. Le client est roi. Même s'il a des lubies pas comme les autres, tu dois finir comme il a dit. Rien de pire dans le métier qu'un truc qu'on ferait qu'à moitié, comme un scribouillard qui renoncerait à donner le nom de l'assassin à ses lecteurs. Y aurait là quelque perversion pas
    déontologique. Et toi, t'es un type déontologique. Question d'amour du métier.
    Question d'amour propre... de sentiment !<o:p />



    Admet juste qu'il faut se concentrer sur les préparatifs. D'abord, bien sûr, vérifier le matériel. Ensuite se trouver un animal totem, un symbole identifiable. Un nom qui sonne bien et qui te donne le courage d'en découdre. Enfin, peaufiner la phase d'approche. Tu as déjà fait un joli travail d'observation, cette semaine.
    Donc tu sais désormais que la cible n'a pas des horaires très réguliers. Elle se lève tard. Elle ne sort pas tous les jours. Elle doit prendre des somnifères, peut-être même des antidépresseurs. Ceci expliquerait cela. C'est une
    victime mouvante. Comme les sables de l'erg Iguidi dans ta terre Mauritanie.
    C'est aussi une victime casanière. Sa zone d'influence se limite essentiellement au rectangle des Batignolles. Enfin, c'est une victime accoutumée. Presque chaque soir, vers 19 h 30, elle s'arrête pour boire plusieurs verres au Bistrot des Dames, dans <st1:personname w:st="on" productid="la Rue">la Rue</st1:personname> du même nom. Elle reste là quelques heures souvent jusqu'à onze heures, minuit.


    Maigre. Mais en se concentrant sur la sortie du bistrot, ça devrait coller. <o:p />


    Maintenant, il ne reste plus qu'à choisir un jour de mise à mort. Aujourd'hui, on est le vendredi 21 juin. Le soir du solstice d'été. Tu as compté mentalement : 21, 22, 23... 10, 11, 12, 12. Tu t'es arrêté à ce chiffre 12. Ensuite, tu as compté le nombre de jours entre le 21 et le 12. À l'addition, cela faisait 22.
    Voilà, c'était simple, la cible n'avait plus que 22 jours à vivre. Jusqu'au vendredi 12 juillet. Juste avant que le soleil ne se couche. La cible ne verrait pas le feu d'artifice du 14 juillet.<o:p />



    Tu t'es dirigé vers le fond de la pièce. A la télé, sur la cinq, il y a un docu sur la reine de Saba, mais inutile d'essayer y capter quelque chose, puisque tu
    as coupé le son. Sur la droite, il y a la commode en pin. Une commode noire, Ikéa, pas belle, juste fonctionnelle. Tu as ouvert le second tiroir et tu en as extirpé une mallette noire, de <st1:metricconverter w:st="on" productid="80 cm">80 cm</st1:metricconverter> de long pour 50 d'épaisseurs. Tu as fait jouer tes doigts sur la sécurité. La mallette s'est ouvert sur un écrin en mousse dure : deux revolver. Un automatique. Une petite carabine en kit. Et un poignard Kobun.<o:p />


    Tu as sorti le poignard de sa place et tu t'es scarifié trois fois sur chaque joue. Six entailles profondes. Puis, le visage ensanglanté, tu t'es précipité vers la salle de bain pour te laver à l'eau claire. Ensuite, tu as posé sur tes joues une pommade cicatrisante à base de camphre.<o:p />


    Il n'y avait rien dans l'acte de sacrificiel. Rien des escarres de certaines tribus du Tchad ou du Soudan. Pas une once de fétichisme. Tu avais juste envie
    de savoir quels effets tu ressentirais avec ton propre sang sur le visage. <o:p />


    Et qu'est-ce que tu peux en dire maintenant ?<o:p />

    D'abord que c'est bon et chaud comme du lait maternel. Mais aussi qu'il faut toujours être un peu fou pour s'auto mutiler. Fou, comme quelqu'un qui s'apprête à commettre un meurtre commandité. Un meurtre prémédité. Un meurtre de sang-froid. Sang... froid, les mots se sont disjoints dans ta cervelle. Sang/ froid, ça t'a fait songer à un animal
    totem. Un reptile bien sûr. Un serpent de préférence. Tu as pensé à ce serpent que vous aviez capturé puis mis dans un sac. Le sac posé sur la tête d'un
    prêtre Hutu, un modéré. C'était un jour de 1995, quelque part au milieu de ce que l'Occident tardivement horrifié appelait le pays des Milles Collines. Ce serpent, c'était un Boomslang. Il est rarement dangereux pour l'homme car c'est
    un ophidien opisthoglyphe, c'est-à-dire que ses glandes à venin sont situées à l'arrière de la bouche. Généralement, les ospithoglyphes ne sont pas venimeux et quand ils le sont, peu nocifs. En effet, ils ne peuvent injecter qu'une très faible quantité de venin par morsure. Le Boomslang est une exception. Même en petite quantité, sa morsure est plus violente et plus venimeuse que celle du Mamba. Bon mais sauf à aller le chercher jusque dans sa tanière, l'homme n'a pas à le redouter. A moins qu'il n'ait été préalablement capturé et mis dans un sac : si tu avais bonne mémoire, le prêtre avait tenu un quart d'heure avant d'expirer dans un râle qui n'avait rien de rassurant.<o:p />

    Oui,
    Boomslang, c'était un bien joli nom d'animal totem. Un seul défaut peut être ce Boomslang. Cette faculté tout ophidienne à dévorer ces semblables. Tu t'es
    demandé si du point de vu de la survie de l'espèce, le cannibalisme n'était pas une hérésie. Peut-être mais les Hutus, les Tutsis et les occidentaux en général ne se sont jamais arrêtés sur ce paradoxe. <o:p />



    Et puis, qu'importe...<o:p />


    Féla le Boomslang. Le nom claquait comme le tonnerre d'été. Le son mêlé du craquement de la poudre et d'un corps qui s'effondre : Boum ! Slang !<o:p />


    Boomslang... Oui, ça collait assez bien !



    Texte :  Wlad Coati et CD / Photo : Le Coati

    Ce texte comme celui qui le précède (la métaphore du bousier) et les suivant sont volontairement placés dans un ordre qui défie toute logique... Ce qui n'est pas le cas à l'origine...
    <o:p />




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