• O/O

    Putain, doit vraiment faire chaud.... O/O contre des Suisses qui à l’ordinaire ne sont pas réputés pour mettre le feu au Lac...

    Quoi, je dois avoir la fièvre ?

    Parce que parle jamais de foot habituellement ?!

    Oui mais là, il fait une chaleur de daube, ça monte au cerveau ...

    Et franchement, y a pas de quoi être fièvre !

    Chévre ? Oui chèvre, éventuellement.... 

     

     


    8 commentaires


  • Nous étions cinq sur la photo : y avait les amies, Unic et Alpha et aussi la grosse verte à plateau et puis la petite Cosette sans nom dans sa mallette en cuir. On se dorait la pilule mais on n'en menait pas large. On était cinq machines à coudre sans arrière-pensées qui, faute de travail, bronzions sous le soleil de juin. Cinq ? Ah oui, j'ai oublié de parler de moi, la petite dernière, Elna Lotus, qui en mon temps faisait la joie de la couturière moderne. J'étais une jeune machine mais on me considérait déjà comme has-been, au rebus, car incapable d'envisager une machination pour détrôner les Jaguar et autres Janome. Pourtant, j'étais une jolie couseuse à l'ancienne, la quarantaine alerte, qui savait encore parfaitement tailler un bout de tissu avec des collègues. On jargotait des potins sur l'infortune des anciennes copines, Husqvarna ou Singer.

    Comment donc en était-on arrivé là ?

    Trois jour auparavant, sans explication, la vieille nous a transporté dans son antique 4L, et elle nous a abandonné à l'ombre d'un eucalyptus : Unic, Alpha, la négresse à plateau, la petite Cosette et puis moi, la belle Elna Lotus qui pourtant mettait tant de coeur à l'ouvrage. En sus de ma mémoire électronique, je me suis toujours montré bonne fille. Et, je peux vous assurez que je n'avais pas froid aux yeux ! Oh pour ça, j'en ai reprisé des slips pas folichons ou des calbutes rapiécés aux entournures. Mais, je n'ai jamais rechigné à la tâche.

    Si j'ai une explication au soudain courroux de la vieille ?

    Pour sûr que j'en ai une. Il y a quelques mois, ma mémoire électronique a commencé à faire des siennes et un beau jour, j'ai sans prévenir tailladé un bout de doigt de la vieille. N'y voyez pas malice, j'ai comme qui dirait connu une absence mais la vioque a pas pardonné et, de cet instant, elle en est revenue à ses premières amours, la vieille Unic à pédale. Jusqu'à ce qu'Unic à son tour perde les pédales. Un grippage dans la machine...

    Bref faut pas chercher une maille de travers, on avait toutes, plus ou moins quelque chose à se reprocher. Mais pourquoi vous nous posez ces questions Monsieur ? Et puis, vous êtes gentil de nous prendre en photo mais aujourd'hui, nous ne sommes pas des plus jolies jolies. On n'a même pas eu le temps de se faire une beauté.

    Quoi, vous voulez nous emportez avec vous ? Vous un homme !?! Et pourquoi faire, s'il vous plait ?

    Vous êtes collectionneur... La belle affaire et que gagnerions-nous à vous suivre, Monsieur le beau parleur ?

    Nous gagnerions à être admirées ?! Plus de turbin, plus de chagrin, plus de chaussettes infâmes à repriser. Alors là vos paroles sont de l'or mon bel ami, nous acceptons votre proposition sans barguigner. Je vous l'avais dit les filles que ce serait une belle journée.


    Photo (machines à coudre à Chefchaouen) : Le Coati

    11 commentaires
  • Lécidémendji féjefon vitrouvi féquefon likonem estra lunedji chantemet lonassekem.

    Kakaia lievouchkadem eta Lastienji loukoum vilavi lega.


    3 commentaires


  • Par des temps incertains, je n'ai pas souvenir d'avoir eu vent de vous. J'aimerais assez me dire qu'il reste un espoir en partance pour Cassiopée. Mais à l'aune de ce qu'on sait, il est probable que le syncrétisme des crétins est suspendu à des désirs immobiles.

    C'est un jeune millénaire, un nouveau siècle qui se cherche, avec la vitesse et la performance en toile de fond, valeur-refuge. On sait bien, quand on s'interpelle que la vitesse n'a jamais rien résolu et que la performance se dilue d'un revers du gauche.

    Il faudra bien que l'on finisse par engranger des modèles dignes de ce nom. Mais où chercher ? Les politiques s'ingénient à nous dégoûter de l'idée du Polis. Les philosophes ennuient. Les écrivains radotent. Les humanistes se fachisent. La télévision déverse un flot.

    Il y a bien encore quelques peuples sages, des peuples-enfants, dernier maillon d'une chaine humaine en manque singulier de boussole... Mais, ils ne sont pas promis à un avenir radieux. On arrivera bien un jour à coincer leur yourte ou leur tipi dans un loft télésurveillé. Le pire n'est jamais sûr mais il est désormais plus que probable.

    Les machines froides ne nous font plus peur, elles sont les nouveaux cocons rassurant où l'on renoue avec la châleur du ventre maternel. Là encore, je ne suis toujours pas certain que nous ayons gagné au change.

    Tu vois Monsieur Guattari, parfois, je me dis tout connement que tu me manques. Ta lumineuse pensée, en tout cas, était un bien précieux. Foutu Félix, dire qu'il n'y a plus guère que les Américains pour te lire.

    Photo (Scooter cocon NB Paris) : Le Coati.

    8 commentaires


  • Dans la série préparez vos mouchoirs...
    Oh ça fait bien une sorte de petit pincement au coeur. Un pan de vie qui s'en va. Quitter Paris et ses murailles. Le Père-Lachaise alanguit sous les troènes. Regretter les couloirs de métro, la place et la station du même nom, le M jaune symbole de ces éphémères pensées qui reviennent en boomerang.

    Les filles n'arrivent jamais tout à fait à jouer du silence. Tant mieux, on ne va pas s'en plaindre.

    Il y a quelques jours, là-bas de l'autre côté de la Méditerranée, Driss est mort, fauché par une voiture folle. Il était le plus doux, le plus doué, le plus fragile des photographes qu'il m'ait été donné de rencontrer dans ma vie. J'ai bu à sa santé plus que de raison. Et puis on l'a enterré prestement comme on fait en terre d'Islam. Je sais qu'il aurait aimé photographier son enterrement comme un dernier pied de nez au destin mutin. En revanche, je ne pense pas qu'il aurait aimé la photo que je joins ici. Mais peu importe car je hurle "Bye Bye Larache" comme je dis "Bye Bye Gambetta".

    Sans regret sans remord, j'étrenne une première idée de départ. L'Europe opulente, l'Europe désordonnée, l'Europe libérale, l'Europe populiste, l'Europe chrétienne et/ou intégriste... L'Europe et ses confins homophobes... Tout cela, je le fuis gaillardement, heureux cette fois de penser que ma misère sera moins terrible au soleil.

    Et puis sinon, je sais qu'il y a des tas de manières de griller des sashimi together avec des tas de clones de Leyla.

    Photo : (reflet Fritzlanguien) : Le Coati

    24 commentaires