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    A strange, irrational, but beautiful photo also, at least in my subjective opinion... Photo that I dedicate to the victory of Barak Obama... The certainty that Barak Obama will thus be the candidate of the Democrats for the Presidential elections is a strange, irrational thing (whatever not completely) and unquestionably a good and beautiful news... He is the first half-blood (but perceived as Black by the whole world) who has a chance to obtain the highest office in the United States...

    The history of America and thus of part of the world is already changed it... If he had to win the presidential elections - and it even if he does not change fundamentally the politics of his predecessors Democrats, even if he is relatively rich and the man of a certain intelligentsia - fate of the world would be changed ... Because the image of America will change...

    Because the image of America will change... WE shall not be in a nth episode of Jack Bauer... It would be real: America would have a President perceived as Black by the rest of the world... Perceived as Black, that is perceived as the incarnantion of the majority of the oppressed... A revolution!

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    Une photo étrange, irrationnelle, mais belle aussi, du moins de mon point de vu subjectif que je dédie à Barak Obama... L'assurance que Barak Obama sera donc le candidat démocrate à la Présidentielle est une chose étrange, irrationnelle (quoi que pas tout à fait) et sans conteste une belle nouvelle.. Il est le premier métis (mais perçu comme Black par le monde entier) qui a une chance d'obtenir la magistrature suprême aux Etats-Unis...

    L'histoire de l'Amérique et donc d'une partie de la planète en est déjà changé... S'il devait gagner l'élection Présidentielles - et cela même s'il ne change pas foncièrement la politique de ses prédécesseurs Démocrates, même s'il est relativement riche et l'homme d'une certaine intelligentsia - le sort du monde en serait changé...

    Car l'image de l'Amérique changera... ON ne serait pas dans un énième épisode de Jack Bauer... Ce serait réel, l'Amérique aurait un Président perçu comme noir par le reste du monde... Perçu comme Noir, c'est à dire perçu comme l'incarnantion de la majorité des opprimés... Une révolution !

     Photo : Le Coati


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    Imagine donc, petit témoin qu'on te cause aujourd'hui d'une invasion du Hezbollah, qui tiendrait les ports et les routes au pays des cèdres, de janjawin qui se feraient bousculer ou du sous-clan Marehan qui reprendrait du poil de la bête à côté de Shabbabs en plein Shabbat, samedi oblige...

    Cela ne te dirait rien ou bien cela te rappellerait la guerre civile au Liban, le Darfour sinistré par cette baderne de Bachir ou les prémices d'une guerre sans début ni fin commencée sous le règne de feu Siad Barre...

    Mais non l'histoire ne se répète pas. Elle avance juste dans la même direction. Je peux bien sourire des déconvenues de Karthoum (merci Deby), j'ai du mal à me faire pardonner les sourires éventrés d'une gamine aux yeux amandes à Awa Abde faufourg d'Afgowe...

    Et puis la mère en pleurs à côté de quinze gamins trépassés... là ce n'est pas moi qui le dis, c'est écrit par Amesty. Un grand merci au Président Ministre Zenawi !!!

    Pendant ce temps-là, on s'édredonne les pieds derrières nos coussins... Ah ça c'est molletonnés, ça mange pas de pain, ça gave pas d'oies... T'es où Geldoff ? Et on annonce, grand renfort de commissures, un doublement mondial de l'aide alimentaire française...

    Kod kod kod... Excusez, le coq est enroué...

    Et moi, je trépigne, je surnage, je travaille mal...

    L'AK 47 me démange l'auriculaire... J'en massacrerais dans l'aisance des soudards en médaillons... J'exterminerais sans nuance de la soldatesque émergente, j'éparpillerais à plaisir du neurone d'inutiles valetailles...

    Seulement non... Mes lâchetés valent vos crasses ignorances...

    Et donc, je me retourne vers tes yeux, tes pieds froids et dominant se glissent sous ma couenne. Je ne dis mot donc je consens.

    Je t'observe encore un peu. Tu t'es échinées une partie de la journée à me convaincre de l'injustice...

    Tu crois peut-être que tes mots se sont écrasés contre un mur... Et moi, je n'ai pas démenti... Une seule pensée m'a traversé l'épicentre : je vais te faire un bébé.

    Ensuite tu lui apprendras ce que tu veux pourvu qu'on n'en fasse pas un martyr....

     

     

    Sinon, les déprimes habituelles mis à part, ça dégouline... Drôle d'histoire, le bonheur !

     

    Photo (milicien du Puntland) : Le Coati


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  • J'ai pris une année supplémentaire. C'était avant hier... Le monde me daube à pleine bouche. J'en ai la daurade qui déborde de toutes les narines. M'en branle, je me régale avec mon égoïsme. Mon nom signifie toujours le même truc éculé. Je finirais ma vie comme un prince de Koltès.

    Berbère d'Occident. Tel que je me définis.

    Autrement ?

    Ben je gazouille...

    C'est con l'amour et puis ça fait du bien. Nonobstant ces réserves, il va falloir que je me remette dare dare à réfléchir...

    Prendre des cours de Kirabaï avec quelques Mijikendas bourrés devrait m'aider à tenir...

     

    Sinon funéraille, j'ai le papier peint qui pourrit à l'intérieur... Question abstraction, ma cervelle défend son lardon... L'enfance du lard en somme !

     

    Photo (murs pourrissant de Fort Jesus Museum, Mombasa) : le putain de sa race de Coati


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    Je l'ai écrit il y a longtemps. Driss est mort un jour au Maroc, bêtement, sur le bas côté d'une route, pas même tué par une roadside bomb... Simplement fauché par une voiture folle...Il était le photographe de Larache comme Javed Jafferji est le photographe de Zanzibar...

    Parfois je songe qu'entre un Javelot (Pierre de son prénom) et un Javed, il n'y a qu'une histoire de pseudonyme. Et puis, je me dis non, ce n'est pas possible, Pierre serait incapable de faire des images si convenues de Stone Town.

    Driss était un photographe à l'ancienne. Un type capable de s'éclater à tirer le portrait d'une mariée moche comme une tarte à la crème ou de s'appesantir sur des visages de rifaines burinés par les vents d'Occident.

    Il me faisait souvent penser à un chameau avec sa tête triste et voutée. Au nombre réduit de bosses, un chameau plutôt dromadaire mais avec cette particularité propre à tous les camélidés : une soif inextinguible. La soif qui tue.

    Driss en quelques décennies a peint au nitrate d'argent le portrait d'une ville. Une ville hispano-mauresque. Sa ville dont il était le roi incontesté. Un roi tenté par la bouffonnerie, un roi pauvre, un roi sans château... Un roi dénué de toute malice. Un roi qui n'en aurait jamais le titre.

    Il a accumulé des milliers de négatifs inutiles. Il a décrit son monde tel qu'il le percevait avec en renfort de sa folie, un trop plein d'alcool qui dénotait tout à la fois ses faiblesses et la preuve de sa liberté.

    Je suis revenu de Zanzibar un brin déçu. C'est l'époque et mon âge qui veulent cela. Je ne suis plus capable de m'extasier sur des pierres, si vieilles et si belles soient-elles et je n'ai jamais su prendre en photo les gens à la dérobée.

    Il faisait trop chaud dans la ville des pierres et puis mon égocentrisme a finit par se tarir... Mes reflets, parabole transparente d'un besoin à me projeter dans un ailleurs imaginaire, me lassent. Par contre, je ne me lasse pas de te photographier.

    Ce que d'aucun ont dédié à une ville, j'aimerais le consacrer à tes yeux, à ton sourire, à tes doutes... Je veux laisser au monde ta joie de vivre quand elle arrive, tes larmes et ta tristesse si elles doivent advenir.

    Je n'ai rien compris à Zanzibar ni au charme qu'on lui prête. Je n'ai compris qu'une chose à mon retour vers la réalité... Driss et Pierre l'avait saisi avant moi : on ne photographie bien (c'est-à-dire qu'on enregistre avec un appareil ou sa cervelle) que ce que l'on aime...

    Je t'aime, je te tire le portrait. La morale est simple, elle me convient.

    Je t'aime trop tu sembles parfois penser...

    Laissons donc aux images, c'est-à-dire à l'éphémère, à nos mémoires futiles, le soin de trancher.

     

    Et le mariage ?

    On y songe... On y songe... Entre deux estivales ondées...

     

    Phot (reflet à Stone-Town, Zanzibar) : Le Coati

     


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    Au bout du rouleau, ce type, un peintre sans aucun doute, avait dessiné des sortes de calligrammes. Une centaine : impression façon encrée des signatures de ses célébrités préférées... James Dean côtoyait Cheb Hasni qui flirtait avec Lucille Desmoulin et Robert Desnos. Exception notable de cette liste, Raymond Queneau, plus serein fermait la boucle de l'exercice. Cela ne manquait pas de style ce rouleau peint...

    Pourtant, c'était un bête rouleau de papier Lotus, du papier rose, moelleux, bref du papier cul, devenu plutôt culte du fait de la notoriété des griffes...

    A bout du rouleau, le type remballa tout le papier bien soigneusement puis le rangea dans un placard...

    Ensuite, il posa une main sur sa tête, façon Penseur de Rodin, puis plus franchement il prit son visage entre ses mains. Après avoir expiré l'habituel souffle de lassitude (habituel en ce genre de situation), il mima du doigt un pistolet imaginaire qu'il posa contre sa tempe.

    Il émit la seule variété d'onomatopée que l'on prononce en ce genre de situation : Kraboum ! Kabosch !

    Puis s'affala contre le sol, mortellement blessé....

    Blessé par la vie dont il ne comprenait plus les tenants et les aboutissants. Il songea à Pénélope et son stratagème de tricoteuse. La vérité, c'est qu'il ne savait plus dans quel sens rembobiner la pelote de sa vie, le sens à lui donner, la marge d'erreur qui bornait ses arrières.

    Il avait dépensé tant et tant d'argent en pinceaux, crin de cheval, nitrate d'argent, PQ, encre de chine, plumes, aquarelles et même pyrograveur, qu'il ne lui restait plus un propre kopek en poche.

    Avant, il avait été un peintre mondain, un de ces mercenaires du cocktail paluches et des ronds de jambes aux ronds-de-cuir, qui se persuade toujours que le panache à un prix. Du panache, il n'en manquait guère avec sa muse trop belle et trop chère pour lui. On lui avait bien dit qu'une Damoiselle convoitée par des loups plus puissants et plus méchants était une entreprise trop ardue et trop aléatoire pour lui.... mais il aimait les défis.

    Il défia jusqu'à se montrer le plus impayable des princes charmant. La bourse se délita, son métier d'artiste eut du plomb dans l'aile... Le bât blessait, le caractère changeait, les angoisses rejaillirent... Rien n'y fit, il voulait tenir coûte que coûte, aller jusqu'au bout de son amour (eh oui, parce qu'en prime, il l'aimait)... Généralement, on appelle cela une fuite en avant.

    Alors il eut l'idée subtile de mettre à profit son carnet d'adresse pour éditer un coup de génie. Il se tourna d'abord vers les révolutionnaires. Ces gens ont l'habitude d'être à la fois sensibles à la nouveauté et avides de renommée. Par un procédé ingénieux, il soutira sur une feuille de buvard baveuse, la signature de Joseph Danton quelques minutes avant que la copine guillot ne lui ratiboise le ciboulot. L'osseux Sandor Petôfi lui fit grâce d'une patte de mouche, la seconde précédant une grimace criblée à quelques mètres d'une barricade hongroise. Quant à Léon Trotsky, un piolet planté dans le bulbe, il eut la jugeote de lui demander en échange de lire « La révolution permanente ».
    Il promit (sans s'en acquitter) et comme à chaque fois il reproduisit ultérieurement les signatures sur son papier toilette. Son procédé artistique recueillit d'abord une attention polie. Puis, les commandes s'accentuèrent quand son éventail de personnalités s'étoffa.

    Il fut l'artisan de coups de maître : Bayard, L'Archevêque de Canterburry, Gilles de Rais, Cadoudal, Ney, Jaurès, Raspoutine, Rommel, tous signèrent quelques secondes avant leur historique trépas...

    Puis il eut la faveur de la noblesse européenne... Emargement en forme de coup double un beau matin ensoleillé dans une rue de Paris. Agonisant, Henri IV délirait sur quelques fesses de la veille qui selon lui le valaient cent fois une messe tandis que l'indigné Ravaillac, lynché par la foule, signa une sorte de stigmate d'une main écartelée par une rancœur bien peu catholique... A noter pour la gloire qu'il fut nanti d'un autre doublon bien que dans le camp du tiers-état avec Marat et Charlotte Corday.

    Quelques centaine d'années plus tard, sous l'implacable soleil du Natal, il pu noter que la parenté de Louis-Napoléon, le Prince Loulou pour les intimes, ne manquait pas de tripes. Le rejeton gratifia son buvard d'un contreseing qui inspirait un impérieux respect si l‘on considérait qu'une lance Zoulou lui vidait le bas-ventre.

    Il est utile d'expliquer désormais que notre peintre ce faisait un devoir de requérir exclusivement les signatures des martyrs.

    Si les Antiques ganaches, Néron, Socrate, Caligula, généralement suicidaires, prenait le temps de signer avant de se forcer à avaler quelques secrets poisons, les XXe et XXIe siècles furent une manne à la fois généreuse et brouillonne. Notre homme hésita à garder la signature de Staline dont il ne savait s'il était mort d'une cirrhose ou d'un empoisonnement. Monter en voiture avec Albert Camus lui eut causé plus de tracas que de renommée. Idem pour la dernière et triomphale tournée de Benazir Butho.

    Mais c'est dans le milieu show-biz qu'il connu ses plus amères déconvenues. Il arracha tout de même un sourire enfantin et résignée à Shirley Temple qui se signa diaboliquement à défaut de signer. Il recueillit les dernières pensées obscures de Jim Morrison avant que ce dernier ne se noie dans un bain de whisky. Quant à John Lennon, myope comme une taupe, il ne portait pas ses légendaires lunettes le jour fatal, ce qui empêcha définitivement notre peintre de saler le buvard du Sergent Pepper, là ou Lennon avait écrit Lemon, ce qui avouons-le ne manquait pas de zeste.

    Mais il parvint tout de même à obtenir une signature désenchantée, d'aucun aurait pu dire acide de Patrice Lumumba tandis qu'un commando de barbouzes franco-belges dissolvaient, dans un concert de rires gras et sulfureux, sa pensée lumineuse sous les néons blafards d'une case zaïroise. Il gagna la confiance de Mata-Hari, ce qui n'était pas une mince affaire, à l'heure où un peloton exécutait des ordres la concernant. Il apprécia l'habilité graphique de Federico Garcia Lorca avant que ses bourreaux n'assassinent la liberté d'écrire son nom. Il fut le seul à connaître la véritable mort d'Andrès Nin et diffusa ensuite sa signature à travers tous les pays frères. Gabriel Péri lui remit une lettre à ses parents et une estampille qui semblait dire « je suis trop jeune pour mourir ». Des rumeurs prétendent même que les doigts raidis d'un célèbre Commandant argentin, allongé sur une civière de fortune dans une posture christique, s'agitèrent par delà la mort pour inscrire un surnom : trois lettres chuintantes comme une déconfiture chèrement payée.

    Par la suite, il avait obtenu bien plus qu'un succès d'estime, ses rouleaux de toilettes dédicacés, vendus à la découpe, s'étaient arrachés comme des petits pains. On l'exposa dans les meilleures galeries. Il eut les honneurs du Moma, du Prado, du Centre Georges Pompidou... La Fiac même lui réserva un stand de trente mètres de long où il pu à loisir exposer au printemps, ses rouleaux dans toute l'étendue de leur saveur.

    Sa muse l'aima tant et tant en retour que son métier s'en ressenti. Comblé d'amour et d'honneur, il fut gagné par la facilité. La critique lui reprocha des choix de mauvais goûts : quelles étrange idée que se transformer en reporter de guerre pour quémander la patte criminelle de Moussa Al Zarkaoui ? Pourquoi cette passion morbide pour les terroristes, les ratés, les suicidaires ? Et était-il bien nécessaire de mêler la signature philosophique de Gilles Deleuze (semblable à un test de Rorsach) à la croix triviale que Joseph Gobbels lui envoya en guise d'épitaphe ?

    Grandeur et décadence. Du jour au lendemain, la mode passa et il se retrouva à entasser ces rouleaux de papier dans des armoires lassées. La moisissure gagnait sur la mémoire des célébrités. L'illustre ne faisait plus recette. Son bel amour le dédaignait allant même jusqu'à juger infantile sa passion scabreuse du macabre.

    Il chût. Longtemps. Dire qu'il n'avait même pas laissé son nom à la postérité. Rien au final qui ne fut de sa main propre.

    A l'évocation de son destin digne du Barry Lindon de Kubrick, notre peintre s'était relevé. Une idée lui traversa l'esprit. Il n'y a, songea-t-il que deux sentiments possibles face à l'absurdité de l'existence : la gravité ou la frivolité.

    La deuxième option lui semblait préférable. Il avait toujours ressenti au fond de lui-même qu'il n'était pas né pour mourir comme une vieille ganache aigrie. D'ailleurs, il ne souhaitait pas vraiment mourir. Il avait recherché la gloire et, au bout du rouleau, il l'avait rencontré à maintes reprises. Presque toujours, la gloire se terminait dans une mare de sang, avec les larmes et les cris du reste de l'humanité pour se donner bonne conscience... justifier le martyr. La gloire au fond n'était que gloriole, elle ne valait pas un pet de mouche. En conclusion, la gloire, il ne restait qu'à se torcher avec.

    Cette pensée lui arracha un sourire, le premier depuis longtemps : car pour se torcher avec la gloire, pas de doutes, il lui restait du papier en quantité suffisante. Et puis, se dit-il, il y a toujours une idée de mer bleue turquoise en réserve quant on a le moral en berne... Et des femmes dans l'eau, une pirogue, un ciel de plomb....

    Photo : Le Coati


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