•  

    Quand tu es loin, tu me remplis d'inquiétude. Diverses inquiétudes. La trouille de te perdre, de toute manière.

    Quand tu es là, tu ne me laisses jamais dormir. Quand tu es là, je n'ai plus peur. Quand tu es là, j'ai pas sommeil et je sais malgré tout que viendra un moment où tu vas t'assoupir... Alors, je prendrais une photo, un vol à l'arraché.

    Quand je suis avec toi, mon cœur bat la chamade. C'est toujours trop peu souvent, c'est en pointillé, c'est difficile, c'est doux, c'est bien, c'est encore et encore même quand tu me dis que ça va fatalement se terminer un jour. Et moi, je ne sais pas que croire.

    Aujourd'hui, c'est un réveillon de noël particulier. Je n'ai pas sommeil mais je n'ai pas non plus envie de réveillonner. Petit Jésus ou papa Noël, mon ascension ne sera pas de même nature que la vôtre.

    Parce que ce soir, j'ai juste de passer toute la nuit avec toi, faire Cattleya ou plus sérieusement de te prendre résolument les fesses et de monter en cadence jusqu'au cieux facétieux.

    Dans une petite heure... sans doute


    Joyeux noël quand même, vous z'ôtre !

     

    Photo d'hier : Le Coati


    5 commentaires
  •  

    Alors, au final, je parle de choses simples.

    De choses qui ne vont sûrement pas révolutionner la face du monde mais le monde a-t-il seulement une face, une interface une face et attrape ?

    Rien n'est moins sûr.

    Je cause simplement de mes amours, mes amis, mes anicroches...
    Une touche impressionniste d'égotisme géographique (culture, nature, rayures), un zeste de travail, mes passions techniques et l'absurde (oulipien, ubuesque, perché) pour parfaire le tout.

    Ici je ne dis donc que très rarement ma détestation des religions, mon incroyance crasse, ma certitude - tout le contraire de la croyance - de la disparition irrémédiable des civilisations humaines (tranquilles les mouflets, un autre jour, pas maintenant)...

    Je n'effleure pas même la grande question sous jacente : la matière plutôt que le néant. L'inintelligibilité même du concept « quelque chose s'est formé là où il y avait du vide » et qu'il faut une origine à toute chose alors que... à l'origine de l'origine, il n'y avait rien...

    Parce que pour y répondre, je devrais mêler à ce texte des concepts liés à la physique quantique, à l'espace-temps, à l'infini... Oui mais précisément, l'infini est inimaginable et moi, j'ai besoin d'imagination pour écrire...

    Bref, je ne parviens pas vraiment à rabibocher mon beefsteak et la poêle quand j'affirme que l'on doit admettre comme constitutif de l'environnement extra-solaire des hypothèses qui ne seront jamais confirmées.

    Finalement certains concluront « tu vois, on en revient toujours à Dieu ! » alors que non : il faudrait précisément en revenir à soi, à nos sens plutôt qu'à nos croyances, à la perception que l'on ce fait du monde en tant qu'espace finit et non au fantasme de notre imagination religieuse... La perception donc (d'ailleurs subjective), non pas contre l'intelligence mais en surplus.

    Je parle donc de l'acuité des sens (aiguisés) comme appréhension du monde. Il faut que l'on délivre le shaman, le sorcier, le rebouteux de leur dimension mystique, pour ne garder que leur savoir immémorial (en médecine, philosophie, gouvernance, etc.). Savoir objectif donc qui s'opposerait à nos doutes humains.

    Devant l'intelligible, à l'évidence, je ne sais qu'une seule chose : je ne sais rien.
    Constat utile. Je peux désormais me recentrer, faire courir mon imagination du détroit de l'Orénoque aux rives du lac Turkana, du désert de Gobie aux montagnes du Sanaag, de Paris à Hargeisa... Entre les murs sales des villes ou à l'ombre des épines d'acacias... A la terrasse d'un café de Bergame ou seul, à barboter les pieds dans la mer verte de Shimoni.


    Je parle de choses simples, on ne va pas s'en plaindre...

    Photo (Monagnes du Sanaag entre le Somaliland et le Puntland) : Le Coati


    4 commentaires
  • On n'en voudra pas aux plages yéménites d'accueillir des cadavres nomades. Elles n'ont pas la primeur du décor ni réclamées de pub sur les pollutions humaines, ça leur revient comme de dû. 56 noyés et plusieurs disparus en prime ! Quelques heures après qu'un journaliste breton ait été enlevé à Bossaso, poumon de ce trafic humain vers les pays du Golfe. Nouvelle rente de ce Puntland qui m'est cher. Esclavage moderne économico-mafieux ! Attraction vers les pays du flouze sunlighté... je ne dis plus Occident, vous avez remarqué, car ce serait oublier Dubaï, Durban ou Dabi d'Abou...

    Ah las Qoray ce que je me sens « concern » !

    « Les passeurs c'est pas sûr, pas franc comme l'or pur » susurre Lavilliers. Tu m'étonnes, les naufragés d'hier ont chaviré quand les salauds de chiourmes ont menacé à coup de chicotte d'alléger la cargaison humaine de quelques-uns de ses représentants. Mouvement de panique et v'lan, le bateau s'abîme. Vous voulez connaître mon espérance stupide ?

    Que quelques matons maritimes soient mêlés aux victimes !

    On les dit belles aussi les plages du Puntland ... Belles à ne pas traîner sans escorte. Angela s'y est baigné plusieurs fois, en bikini semble-t-il, ce qui paraît incroyable en terre somalie. Avant, il y avait même un drôle de loustic italien qui proposait des randos 4X4. Au menu, bronzette et farniente le long des berges molles, des dunes en tiroir et des acacias gommeux... Toute cette non-végétation qui borde la côte du Bari.

    Huda est arrivé à Bossaso hier soir. Ce n'était pas prévu au programme. Alanguie dans une chaise longue du Village international, fouettée d'une brise iodée, je l'imagine siroter un Dry Martini, mais c'est mon imagination qui me joue des tours ou la relecture cette nuit de « Conversation mondaine à Moulhoule » (Dry Martini Parlor pour le titre original) de ce génie de Pratt : tiens ne parlait-il pas déjà des pirates Danakil et des pièges de la côte des Somalis.

    J'aurais très bien pu aller lui rendre visite à la Dudette... Mais le sort en a décidé autrement. J'aimerais lui dire qu'elle me manque sans avoir à le regretter ensuite. Alors, je ne dirais rien qui ne vaille d'être pleurniché. Je ne lui dirais rien car, je regrette toujours tout par la suite. Tout ce qui lui est lié, du moins.

    Et le boulot, la forme ?

    On ne s'appesantira pas sur les xylocopes qui tournent autour du miel comme un requin après un clandestin... Agitation digne d'une fourmilière assaillie de termites. Et alors des nouvelles de Bob ? Un scoop ? Un début de commencement de dénouement ?

    Non toujours sans nouvelle de Bob.

    Décidément, j'aime bien les journalistes mais le temps médiatique n'est sûrement pas le même que celui des historiens... Non plus que le temps diplomatique.

    « Secret » raconte Frank Le Gall dans son Théodore...

    Et oui secret, même, bouche cousue, ce qui pourrait paraître incongru si l'on me renifle de près.
    Sinon j'ai bon espoir... encore quelques heures...

     Photo : Le Coati

     


    5 commentaires
  •  

    Je suis dans ma bétaillère quelque part entre Kilileshua et Lavington... La sono crache une mélopée triste de Johnny Cash... Paix à ton âme Hombre !

    Je n'ai pas de certitude sur mon avenir de Latin-lover... Pas non plus de signes avant coureur d'une déculottée digne des Perses aux Thermopyles...

    Rien qu'un peu de ce parfum de nostalgie indéterminée... Ces bouffées de sentiments qui fichent les nerfs en pelote.

    Y en a pas beaucoup, je songe ici des gens sur lesquels je peux compter. 4 ou 5 selon que l'on en est parvenu à la saison des pluies ou à la saison humide...

    Ce sont des choses sans importance, des histoires plus sérieuses, le sort du monde libre...

    Le flic avec son air poupin - tiens qui aurait cru que je serais un jour l'ami d'un flic - il a beau être décrié par quelques bonnes commères, je l'appelle un dimanche à cinq heures du mat alors que je suis dans la mouise au sens propre et il débarque dans les cinq minutes... Et il me sort de la mouise. Et il se réveille aux aurores... Et son sommeil dérangé et les admonestation de maman, ce n'est pas ça qui le dérange....

    Pour la sécurité de mes nuits : un mec sur qui compter.

    On en dira pas tant de l'ami Roger. 4 ans qu'il s'échine à faire tourner sa boite. Mais la construction, les réseaux électriques, le sanitaire, c'est dur d'y faire son trou au Niaké...
    On ne l'a pas beaucoup aidé semble-t-il dans cette communauté française si apte à manier des mots vides de sens : égalité, solidarité, champagne... Pour tout le monde ! Et on noiera le poisson dans des bulles d'égoïsme et d'insouciance...

    Mais lui, il rend le petit service sans se soucier des néfastes, sans même leur en vouloir... Et je sais que pour réparer la prise malicieuse qui un beau soir emplie votre chambre d'une fumée âcre, récurer les conduits crasseux du générateur, trouver la défaillance dans le compteur d'eau, il est champion ...

    Pour la bonne marche de la maisonnée : un mec sur qui compter.

    Et le journaliste, avec son air de cocker fatiguée, quand vient le coup de blues, quand la coulée de larmes s'annonce avec des atours de fleuves russes les jours de raspoutitsa... Quand les jours sont mornes et gris, les filles difficiles, le boulot décérébrant, il débouche tout sourire une bouteille de vin italien... On boit, on s'amuse des prouesses du chien, on discute... des petits rien...

    Pour la sérénité de mon foie : un mec sur qui compter.

    Je ne m'épandrais pas trop sur le neurologue, chef de mission imparfait d'une ONG de jésuites courageux... Ses défauts me vont comme un gant, ses doutes me rassurent, nos conversations épuisent la nuit ténébreuse... On cause du sens des vie désordonnées, des femmes et leur mystère auquel il est prudent de croire, des attentes et des trahisons dont on sait se rendre coupable... contrairement à ce que j'affirmais à notre muse commune, j'ai autant besoin du docteur que du médicament... Et puis, il n'y a pas trop de femmes dans ma chanson...

    Bref, pour l'acuité de mes synapses : un mec sur qui compter

    Alors, il faudrait conclure sur une note triste, et pour ça, pas d'inquiétude, je suis champion... Ce type, je ne le connaissais pas, il y a tout juste trois semaines... Il est repartit il y a quelques jours, malheureux, guilleret, sage et fou... vers la guerre... Somalie jolie, qu'est-ce qu'il peut te haïr...

    Quelques méthodes de français dans les valoches et puis s'en va... Ne reste de sa présence qu'un poème dédié... A nous les hommes pressés, à nous les inconscients... Lui l'homme de la ville détruite, lui qui n'est pas Abel, lui le Mangeclous des bas quartiers de Jowar, faubourg de Moga, lui, le Shueyb... A nous qui avons oublié le sens profond de la paix, il a écrit et en français, s'il vous plait :

    Connu... Des moments de découragement
    Connu... des moments d'oubli de phacochère
    Je refuse de baisser la tête
    Séché de guerre
    Affamé de paix
    Ma soif de vivre m'étourdit
    Caresse ma peau d'espoir
    Souffle une vapeur de fraîcheur vers ma peur
    L'aube de sommeil ne doit plus être muni de fer.

    Caïn Shuyeb

    Pour la tranquillité de mon âme... Parce qu'il me prouve que le monde des fous est la seule preuve tangible de l'existence de l'humanité : un mec sur qui compter

    Et toi ma Dudette, tu n'apparaît pas dans cette histoire ?

    Le fait est que je ne sais toujours pas si je peux compter ou non sur toi... Ce qui te sauves c'est que tu n'est pas un mec.

    Photo : Le Coati


    5 commentaires
  •  

    J'en ai été quitte pur une belle surprise ce matin. Un drôle de rêve. Longtemps que je n'avais pas rêvé soit dit en chantant.

    Disons que c'était un rêve érotique. Je faisais l'amour très tendrement avec une fille, moi debout, elle assise sur une table. Elle était plus grande, plus femme que dans la réalité. Ensuite, nous nous embrassions. Elle me parlait de son travail, de ses amis, de sa famille (une fratrie de 5 dont deux aînés mort à la guerre... Irak ? Afghanistan ? n'importnaouaik en tout cas, j'en conviens)... Un câlin, un baiser plus appuyé. On se préparait à recommencer et puis le jardinier - sans doute en train de laver la voiture - a malencontreusement déclenché l'alarme de la bagnole, les chiens ont hurlé à la mort, Le téléphone s'en est mêlé... Pfuit envolé le songe !

    Bref, jusque-là rien que de très original. Mais c'est la personnalité de ma partenaire qui n'a pas lassé de m'étonner. J'aurais pu imaginer une érotisation de mes rêves avec celle qui est loin et qui me manque cruellement en ce moment ou même avec les jolies promesses de Sada.

    Mais non, je faisais l'amour avec quelqu'un qui bosse ou a bossé dans mon environnement de travail. La jeune femme est d'ailleurs loin d'être vilaine mais là n'est pas le propos. Elle ne m'attire pas et je la crois suffisamment amoureuse pour n'avoir d'ailleurs pas besoin d'aller voir ailleurs.

    Et pourtant la boite noire (merci pour l'emprunt Tonino) qui me tient lieu d'inconscient l'a délibérément placé au creux de mes rêves. Diantre !

    Le fait est que j'aime généralement de très belles femmes... Très belles et très compliquées... Ou pour mieux dire je ne suis amoureux que des déjantées, des barges, des égoïstes, des passionnées... Les sages, je les fuis comme la peste. Car elles me projettent dans le quotidien moutard, le linge qui sèche dans l'arrière cour, les courses du samedi au prisu-Nakumatt, les séances home-cinéma du dimanche, les dîner avec des amis aussi ennuyeux qu'on l'est devenu soi-même.

    Mais mon inconscient n'est pas d'accord. S'il a placé cette jeune et jolie jeune fille au cœur de mes rêves, ce n'est pas la preuve d'une perversion quelconque d'une cervelle en manque de stupre mais parce qu'elle représente un archétype. Celui d'une certaine forme de normalité apaisante. Le calme auquel mon corps n'aspire peut-être pas mais qui le temps d'un rêve s'immisce dans mes neurones fatigués.

    C'est dit, il faudrait peut-être que je reluque un peu du côté des filles sages.

     

    Photo (fringues qui sèchent - Garowe-city - Puntland State of Somalia) : Le Coati


    6 commentaires