• L'autre, jour, j'ai rencontrée une cheminée minée, voûtée, dégoûtée... Les épaules basses, elle s'était mise la veille, la tête à l'envers. Et elle s'envoyait de grande rasade de monoxyde dans les entrailles. Je l'ai regardé droit dans la lurette et je lui ai dit : allez ma grande redresse-toi, c'est pas la fin du monde : va faire un feu, tiens, ça te changera les idées... Depuis la cheminée fume et elle va un peu mieux.

    Photo : Le Coati

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  • Idéalement j'exprime le point de vu de la brute : mon gars tu réfléchis pas, cet espadon, tâcheron en cynétique, tu lui flanque ton poing dans la gueule. Peu importe la taille de son épée, tu sauras croiser le fer et lui faire rendre gorge. Tête en vrac, sur un plateau, donne les joues à grailler aux chiens.
    Sereinement, j'imprime les recommandations du poète : cher ami, l'espadon est un poisson noble qui ne nage guère dans les eaux de Pont-à-Mousson. Changez d'hameçon ou gagez qu'il vous faudra redoubler d'effort.
    Littéralement, je crois aux préceptes du vieil homme : contre les requins, on ne peut compter que sur soi-même. Mais fais-toi plaisir, massacres-en quelques uns avant de t'évanouir. De toute façon, répète le vieil homme, dans l'histoire, l'espadon termine mal.

    J'admet, tout ce texte est un peu opaque aux yeux du profane. Il reste alors à s'amuser des rythmes ou à comparer la sagesse des trois versions. On peut aussi s'en foutre comme de la guigne.

    Photo : Le Coati


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  • Le barda n'est plus là. Les affaires ont été déménagées. Plus ces flacons féminins dans la salle de bain. Quelques valises et une femme en moins. Le chat dort sur le fauteuil. C'était dans l'ordre des choses, je le sentais venir. C'est venu aujourd'hui. Parce que j'ai ce don pour les images, j'ai été immédiatement assaillis par les souvenirs du passé, les promendades au bord de la mer, les escapades sur une île, la traversé du désert. Même la panne de voiture au mileu de nulle part, 55° sur le coin du rab, ce jour où nous avons cru mourir, j'en garde un bon souvenir. Au moins avons nous vécu cela intensément. L'intensité manque à ce siècle. Parce qu'il y a trop de malheurs aux quatre coins de la terre pour qu'on puisse réellement accepter ce sentiment dans sa plénitude. Intensément, je t'ai pourtant aimé et il en restera des traces. Des photos de toi nue, Svetlana où tu t'offrais comme tu ne sauras plus te montrer à quiconque. Et même te donner... Ah ça tu t'es donnée... De cela, j'en suis sûr. Des étreintes où la châleur gagnait sur la torpeur, les spasmes sur les cris, la chair plutôt que la cervelle. Bref des moments que je souhaite biffer petit à petit, sans précipitation tout en rêvant d'un ailleurs possible dans les bras de quelqu'un de plus doux que tu ne l'as été. La douceur te manque peut-être parce que tu as connu trop de malheurs dans ta jeune vie. En mon âme, j'ai pris un chemin qui était alors différent. C'était déjà ça le début d'un divorce, à l'amiable mais d'un tel boucan qu'il me marquera jusqu'à la fin des jours... Miss Danileiko, je vous souhaite un beau voyage même si ce n'est plus vraiment un souhait.

    Photo : Le Coati

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  • Juste parce que c'est une anse sur le lac le plus magestueux du monde. Juste parce que certains Sibériens ont su se montrer attachant. Juste parce qu'il n'y a pas de fatalité. Juste parce qu'un grand lac est parfois décevant en terme de poiscaille. Juste parce que la flotte y est claire comme de l'eau de roche. Juste parce qu'il est le plus profond lac du monde et que sur sa longueur il couvre la distance Paris/Marseille. Juste parce qu'il est la plus grande réserve d'eau douce de la planète. Juste parce qu'il est un Océan en formation et que les phoques s'y ébattent déjà... je viendrais un jour y construire un petit bungalow avec le chauffage central (fonctionnement à l'éolien).

    Photo : Le Coati


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  • Ma Doué beni got, j'étais entouré de gueules de champions ce jour. A côté de mon oncle qui présente le neveu, y avait les plus grands pêcheurs en eaux troubles de tout le bas Pont-Scorff. C'est la seule fois de ma vie que j'ai gagné un concours de pêche... La seule sans doute où j'ai participé à un concours, hors examen. J'avais sorti du Scorff une dizaine de malheureux mulets qui ont du terminer leur vie dans des ventres à moustaches. Et puis on m'a fait grimper sur le podium. Et on m'a offert un saussiflard et un tire-bouchon en cèpe de vigne (mon autre oncle a dû me le chourrer, je ne l'ai jamais retrouvé ce tire-bouche) et une superbe coupe en aluminium. La coupe, je l'ai précieusement gardé pendant des années au dessus de mon lit. La seule coupe jamais gagné de toute ma vie. Je vous le dis, Mesdames, Chach est un sportif. Plus sportif que moi tu meurs ! c'est pour ça qu'il y a autant de gens vivant, encore sur terre. Ceci dit, cette photo, c'est de la nostalgie à l'état brut. Merde, j'ai donc été un moutard, un jour !?

    Photo : le journaliste de Ouest-France sans doute


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