• On évoque en ce moment, la violence des banlieues. Il en est une autre qui existe plus insidieuse. Celle qui consiste à ne jamais regarder du côté de ceux qui sont déjà à la marge. Nancy, s'est faite un ravalement de façade... Son fleuron, la Place Stanislas a désormais peau neuve. Blanche immaculée qu'elle est. On lave nos centres villes à l'eau claire, pour le plaisir de se dire qu'on vit proprement. Ce clochard qui passe devant un restal à touriste est une cloche sans haillon. Pour peu, on lui dirait qu'il ne fait pas assez pitié et d'aller se rhabiller en conséquence. Voilà où l'on en est même arrivé : c'est comme la télé-réalité. La misère doit se voir, être un peu pornographique pour faire vendre. Le spectacle est partout. A force de cracher sur les idéaux notre "génération bof" n'a rien inventé en retour. Elle est du genre résigné. Elle digère tout sans nuance. Ah si, il reste quelques poètes révoltés dans l'humanitaire, concept qui malgré tout le bien que j'en pense ne fais jamais qu'accompagner le monde sans désir de le transformer.

    Merdre, ce que j'aimerais qu'on s'organise, Père-Ubu !

    Photo : Le Coati



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  • Rarement on aime l'endroit où l'on travaille, c'est quand même un bel hôtel que celui-là....

    Photo : Le Coati

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  • C'est drôle ben vi, dis donc : dans l'univers d'ici où certain passent une bonne partie de leur journée coincé devant l'écran, il y a plusieurs espèces. Les sérieux, spécialistes ès blog chiant qui te refont le monde à grand renfort de lignes empesés et de conseils de grand-mères baveuses... Les dragueurs ou les exhibs, spécialistes ès post cul... Les tendres et gneugneus, spécialistes ès post nunuche mais qui nous attendrissent quand même. Les littéraires et les artistes, bien sûr, sécialistes ès blog qui me plaisent.... Et puis... Il y a les clowns, ceux, celles surtout qui parviennent à me faire rire, parfois jusqu'aux larmes. Ceux-là sévissent surtout par commentaires interposés mais, il arrive aussi que ce soit lors d'un billet publié. Bref, quand je les lis, je me dis : "heureusement qu'il n'y a pas une caméra derrière moi, en train de filmer mes attitudes de serial blogueur !." Parce que franchement de l'impitoyable éclat de rires au sourire plus nuancé (tellle la lente remontée du zygomate conquis sur les joues) en passant par les rires intermédiaires, je dois avoir l'air d'un sacré malade à sourire tout seul devant mon ordinnateur...

    Alors, bon Colline, LouiseBe, Eva, Tschok et les autres (j'en ai oublié, bien sûr)... Si vous pouviez un peu la mettre en sourdine, ça me ferrait des vacances.... Non, ouais, ce serait bien même que vous jouiez une partition du genre : "le billet le plus triste de la semaine". Ben, oui, parce que je sais bien moi, au fond, (eh pas con, l'ornithorynque !) que ceux qui jouent les clowns sont souvent les plus tristes, les plus profondes, les plus sérieuses personnes qui soient dans la vie de tous les jours au jours le jour...

    Sinon, j'ai relu pour la trentième fois Le combat ordinaire (Tome 1 et 2) de Manu Larcenet et ça me fait chialer comme un rat mort à chaque fois... Putain, je suis une vraie porcelaine, ouama, en ce moment

    Comptant, sur votre soutien et en espérant vous avoir bien déprimé, je vous prie d'agréer, Damoiselles, Damoiseaux, l'expression de mes salutations distingwitch...

    Photo : (un clown à la pointe de Trévignon) : Le Coati


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  • Hier soir, on s'est enquillé un Seilly, vin du pistolet d'Obernai. Un Alsace sec mais rond qui fait de jolies cuisses sur le verre. L'histoire de ce vin d'Alsace dont le nom est une marque déposée unique est fort sympathique. Un beau matin de 1562, tout guilleret, l'empereur
    Ferdinand Ier se pointe à Obernai pour une visite de courtoisie. Y a là tous le gratin de la ville, édiles, curés, bourgeois, etc.... Et puis les Obernois sont plutôt du style flattés par cet hôte de marque. Alors, ils ne font pas trop les chiens et ils font goûter à l'Empereur un de leurs nombreux vins (qui comme chacun sait sont renommés dans tout l'Empire). L'Empereur le trouve fort à son goût du genre, exquis. L'histoire pourrait s'arrêter là. Tout le monde il a bu, tout le monde il est content. Mais un drame couve.

    Tout jouasse et peu diplomate, le Maire de la ville, ne peut pas s'empêcher de faire savoir au Ferdinand que certes, ce vin est bon, mais que tout bon Obernois dispose dans sa cave d'un vin encore meilleur, mais strictement réservé à sa propre consommation. On imagine sans mal la tronche du Ferdinand. Là, il a dû la jouer super indigné... (En fait, il est vexé de n'avoir pu goûter au breuvage et dans sa caboche il a dit "Ah ouais alors comme ça, bande de rats, vous me filez votre piquette et vous vous gardez le nectar pour vous !")

    Bon, bref, notre Empereur leur fait un gros scandale des familles mais sans quand
    même la jouer Attila (c'est ça la mansuétude des mecs qui ont de la prestance. Il pourrait zigouiller tout un village mais, non, il préfère "être grand seigneur")

    Re bon bref : Alors, il a brusquement sorti son pistolet et.... Il l'a donné au Maire d'Obernai. Puis il ajouté ces quelques paroles de recommandation : "je vous offre mon flingos (une vieille pétoire à silex sans doute)... Vous l'offrirez à votre tour, si d'aventure vous rencontrez un jour quelqu'un de plus effronté que vous ne l'êtes ! A bon entendeur salud". Et puis, Ferdinand s'en est retourné dans son château de carte postale, les sourcils en bataille et l'estomac frustré, sans avoir jamais goûté au vrai bon vin d'Obernai.

    Depuis ce jour, le vin que les Obernois boivent eux-mêmes s'appelle "Vin du Pistolet d'Obernai". Bon, et puis la pub est passé par là. Et puis on peut nous aussi, le boire nous-même, même si on vient de Trifouillis-Les-Oies. Bon et puis, il est gouteux comme une pierre à poudre, ah ça c'est sûr, M'sieur l'Empereur.

    Photo : (vignes à proximité d'Obernai avec la photo viellie par le bout de ficelle lunette, tendance Jeunet que je hais) : Le Coati

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  • Je n'invente rien, on appelle ainsi ce type d'architecture, début du XXe siècle qui a produit sur les hauts-plateaux de Madagascar, ces maisons, étirées, toutes en langueurs, allongée comme les cous de femmes du peintre italien... Ces maisons revêtent un autre symbole : elles sont le signe de l'accession d'une classe moyenne malgache à la propriété.

    Photo : Le Coati


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